La mouche… Relecture burlesque et cauchemardesque
Les attrape-rêves ne piègent pas les songes, ils attrapent les cauchemars. C’est avec un regard relativement cru, un peu à l’image d’un reportage « belgicien », dont l’image ici s’inspire, que Valérie Lesort et Christian Hecq revisitent la redoutable oeuvre de David Cronenberg de 1987. La pièce burlesque et troublante s’installe durant deux jours sur les planches du Escher Theater, les 12 et 13 février. Petite autopsie intimiste d’un conte moderne, un petit cauchemar où le diable n’y est pour rien.

Perdu au milieu de nulle part au beau milieu des années 60, Robert, la cinquantaine, passe la plupart de son temps enfermé dans son garage, à bricoler une étrange machine à téléportation. Couvé et soutenu dans sa démarche par sa maman Odette, avec qui il partage son quotidien dans une vieille caravane, notre sujet parvient, au fil d’expériences parfois plus hasardeuses les unes que les autres, à ses fins. Jusqu’au jour où, parfait reflet du scénario du film, une mouche se retrouve enfermée dans la machine au coté de notre scientifique du dimanche, transformant peu à peu l’homme en créature cauchemardesque. De vieilles habitudes à d’étranges inexactitudes, le couple évolue dans une pièce au ton tout à fait décalé à la Deschiens.
Le paysage ici planté, nous replonge dans l’emblématique épisode de l’émission belge Strip tease : « La soucoupe et le perroquet » et sa relation malsaine entre une mère et son fils. Un vieux garçon, avec tout ce que l’on attend du parfait stéréotype du campagnard presque consanguin, fabrique dans son jardin une soucoupe volante. Les auteurs défigurent assez violemment, à travers leur adaptation, l’œuvre de Cronenberg à grands coups d’une réalité toute nue comme on se plaît à regarder. Inattendue mais parfaitement réussie, cette greffe entre le fantastique et le burlesque nous transporte vers un monde qui n’existe pas, mais qu’il nous plaît à observer dans son développement aux accents kafkaïens.
Décor parfaitement étudié dans son côté hasardeux et troublant, travail corporel sur mimiques tantôt touchantes, tantôt perturbantes, effets spéciaux et esthétique des premiers temps d’une informatique débutante, ce spectacle s’illustre et pique telle l’animal qui s’invite dans le scénario, histoire d’y apporter sa petite touche de chaos. Une pièce à ne pas manquer, qui ne posera son atmosphère presque anxiogène que durant deux jours au théâtre de Esch-sur-Alzette. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’y serai !
Bonne pièce à tous…
Scylla…

LIENS :
LA MOUCHE
Escher Theater
Mercredi 12 février – 20:00
Jeudi 13 février – 20:00
120 Rue de l’Alzette
L-4010 Esch-sur-Alzette
Tarifs : de 8€ à 20€
Website : www.theatre.esch.lu
Tél : +352 2754 -5010 ou -5020
E-mail : reservation.theatre@villeesch.lu
Durée : 90 Minutes
Langue : Français
Public : 14+
lieu : Grande salle
Adaptation & mise en scène : Valérie Lesort, Christian Hecq (de la Comédie-Française)
Scénographie : Audrey Vuong
Création des lumières : Pascal Laajili
Plasticiennes : Carole Allemand, Valérie Lesort
Costumes : Moïra Douguet
Création sonore – Musique : Dominique Bataille
Casting : Christian Hecq, ValérieLesort, Christine Murillo, Stephan Wojtowicz
Production : C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord ; Compagnie Point FixeCoproduction Célestins, Théâtre de Lyon ; Espace Jean Legendre – Théâtres de Compiègne ; Grand R – Scène nationale de La Roche-sur-Yon ; en cours« La Mouche » in NOUVELLES DE L’ANTI-MONDE de George Langelaan
© Robert Laffont
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Crédit photos : Fabrice Robin
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