En matière de série à suspens, il faut avouer que TF1 est loin, voire très très loin de nous satisfaire… Pourtant, depuis quelques années, la première chaîne tente de s’ouvrir à des projets plus audacieux, dans le sillage de certains de ses concurrents. Et pour le coup, la mini-série La Mante a alors pour séduire, du moins sur le papier, avec un sujet formidable qui n’a rien à envier aux séries américaines et un casting qui donne envie d’y jeter un œil. Mais une série française peut-elle vraiment répondre à notre soif d’un réel suspense ?

La mante, pour faire simple, c’est quoi ? Jeanne Deber est en prison depuis plus de vingt ans : elle est connue pour être la célèbre tueuse en série La Mante. Un copycat de ses vieux crimes étant dans les parages, Jeanne Deber doit collaborer avec la police pour les aider. Elle n’accepte qu’à une condition : pouvoir travailler avec le flic Damien Carrot… son fils qui refuse tout contact avec elle depuis son arrestation.

Créée par la chaîne française TF1, qui nous a plus habitués par ses soap à la Joséphine Ange Gardien ou Camping Paradis, cette série est disponible depuis quelques semaines sur la plateforme Netflix. Pourtant, cette réhabilitation d’une meurtrière en série, interprétée par Carole Bouquet constitue une surprise plus qu’agréable. C’est pourtant pas faute d’être prudent, habitué à la déception apportée par la plupart des séries françaises du genre, bien qu’on remarque un certain changement ces dernières années. Dés le départ, cette mini-série de six épisodes  envoie du rêve, avec un personnage principal glacial et impérial à souhait. Et on l’attend avec impatience, ce moment où la bête choisira d’afficher ce sourire diabolique en coin, annonçant la carte préparée depuis bien longtemps, histoire de nous la faire à l’envers. 

Au fil des épisodes, c’est toutefois une réelle autopsie du monstre qui va avoir lieu sous nos yeux, justifiant petit à petit pourquoi ces meurtres, les scénaristes nous expliquent par a+b, jusque dans les dernières révélations, pourquoi Jeanne a commis ses crimes odieux en nous la présentant totalement comme une victime. Une volonté humaniser à tout prix par sa douceur extrême qui finira par prendre le dessus sur les affres de la bête… Ce qui constitue peut-être, au final, une des petites déceptions de la série, sans pour autant que cela gâche totalement le tableau, mais en enlevant néanmoins un peu de crédibilité à l’existence réelle du personnage. 

Et c’est là que Carole Bouquet séduit avec brio dans son jeu, noyant finalement l’écriture parfois maladroite de son personnage. Fred Testot, lui par contre, n’apporte rien de plus dans son personnage du rôle du flic brisé par son histoire familiale, qui aura des conséquences sur une éventuelle paternité qu’il refuse. Certes, le personnage à un rôle indispensable à jouer dans l’histoire, l’acteur lui donne-t-il pour autant un réel relief ? Selon moi, non !

La mante, malgré ses origines, a tout pour nous séduire et nous faire passer un agréable moment, lors d’un dimanche après-midi pluvieux, par exemple. L’intrigue y est épaisse et nous tient en haleine. Elle n’a absolument rien à envier aux séries distribuées par les pays nous ayant habitués au suspens de haute qualité. A voir donc sans plus tarder !

Scylla…