S’il faut avouer que la vie politique, dans certains pays voisins, se conjugue très souvent aux codes de la télé-réalité, on sait la formule luxembourgeoise parfois d’un ennui béant. Pourtant… Certaines initiatives tentent parfois de provoquer une tentative de relief, donnant le ton à des médias presque assoiffés de sang !

Et s’ił est osé de leur placer l’idée du sang dans leur bouche, forcé de constater qu’il sont au moins plus qu’affamés. La dernière histoire en date, j’ai eu envie de vous en parler, sans porter de masque et sans retenir mes mots, puisque cette histoire, d’une certaine façon me touche, car elle aurait pu être la mienne. Le week-end dernier, se déroulait le salon international Dog show… Un événement parfois controversé, qui a su s’adapter et miser sur la prévention… Un salon qui, tous les ans, ramène au Luxembourg du passage international, consommant dans les métiers de l’Horesca, les hôtels, les restaurants, les magasins… etc. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, le constat est là. Et au sortir de deux années cloitrées dans l’idée du Covid, cela fait du bien à nos restaurateurs etc autres.

Pourtant… Il y a quelques jours, Sven Clement, député du parti des Pirates balançait fièrement sa petite bombe sur Twitter « Mettre des réfugiés sous des tentes pour que Luxexpo puisse faire une « exposition canine » n’est pas seulement honteux, c’est à la limite de la misanthropie». Ces propos sous-entendant qu’on (Luxexpo The Box) aurait jeté les réfugiés ukrainiens dehors, pour permettre au Dog Show de se dérouler comme prévu ! WTF ?!? Bien entendu, et comme il fallait s’y attendre, c’est un véritable parterre de journalistes en manque de gros titres scandaleux qui se sont ensuite emparés de l’histoire pour propager celle qu’on ne leur avait pas raconté de la bonne façon ! Donnant lieu à de belles conclusions telles que « Pas sûr que l’explication suffise à apaiser le débat », histoire, là encore, de ne pas laisser le sujet s’éteindre.

Et pour cause… Si des réfugiés ukrainiens ont belle et bien été accueillis le 15 mars dans le Hall 07 de Luxexpo The Box, c’était une réponse à une demande gouvernementale momentanée, puisque prévue dés le départ pour s’arrêter le 10 avril 2022. Avouons que, même si j’adore travailler dans l’élaboration de mes salons LIFE sur le Luxexpo, il y a vachement plus confortable pour les réfugiés fuyant leur pays et la guerre qu’un hall d’exposition ! Bien entendu, expliqué de cette manière, c’est beaucoup moins tendancieux et ça ne fait pas vendre… Pas plus que ça ne fait mousser une classe politique ayant le besoin de se faire remarquer tant elle vit dans l’ombre des débats politique tels qu’on peut les observer en France pour le moment !

Au delà de tout cela, aurait-on oublié qu’un événement comme le Dog show, ou comme un salon LIFE par exemple, n’est pas juste une « petite fête » qu’on organise avec 3 ou 4 sms en deux temps trois mouvements ? A-t-on pensé à tous ces gens, dont je fait partie, qui ont été privé de pouvoir travailler, ou même de gagner leur vie pour certains, pendant deux années ?! Oui, un événement installé au Luxexpo The Box se signe et se négocie à plusieurs dizaines de milliers d’euros et parfois plus d’un an à l’avance. Oui, ces événements sont pensés, conçus, mis en place, réalisés, depuis des mois, par des hommes et des femmes qui ne négligent pas leur énergie et leur stress, travaillant avant tout pour le plaisir de celles et ceux qui passeront la porte de ces événements, et leur permettre de passer un bon moment. En outre, que doivent faire les entreprises comme Luxexpo The Box ou la mienne, qui commercialisent leurs espaces sur salon pour ensuite devoir expliquer en dernière minutes à leurs exposants que « non finalement l’événement ne pourra pas avoir lieu » ? QUID des frais engagés en matière de publicité, de location de matériel, de salaires, de lois sociales et de taxes en tout genre ? QUID de ces conditions humaines là ?!

En matière de politique, comme en matière journalistique… Enfin, une certaine forme de ce qui peut s’apparenter à du journalisme, il semble parfois bon de s’informer avant de lâcher des âneries racontées comme on sied à les raconter, afin de mieux manipuler, n’hésitant pas à déformer la réalité pour mieux provoquer l’émoi. Parfois… Mieux vaudrait-il aussi se taire !

Scylla…