Chronique d’une mort annoncée…
Le constat est de plus en plus flagrant : le réseau social de Mark Zuckerberg qui a vu le jour en 2004 ne cesse de perdre des abonnés depuis 2019. Et si en juin 2016, Facebook revendiquait fièrement 1,13 milliard d’utilisateurs actifs, il semblerait que depuis la chute soit plus que vertigineuse. Mais qu’est-ce qui peut bien nous faire bouger de là ?
Si Facebook a, au moins, le mérite de permettre aux gens de pouvoir rester proches et de se suivre mutuellement, à mieux y regarder, les inconvénients qui deviennent légion auraient plutôt tendance à faire basculer la balance du mauvais côté, ces derniers mois. Voici quelques raisons invoquées par les déserteurs heureux :
1° Bye bye vie sociale…
Addictif au possible, le réseau a été pensé pour amener ses utilisateurs à se déconnecter de la réalité au maximum. La politique de Facebook qui consiste à entretenir le buzz amène les membres à se connecter continuellement afin de suivre les actualités. Désormais, on assiste à une addiction des internautes accentués par la présence de Facebook à travers les applications mobiles. Au lieu de rapprocher les gens, Facebook a contribué à les isoler et à les maintenir dans une course au like, au partage et au nombre d’amis.
2° Dénoncer, c’est bien…
Facebook encourage la délation et permet à ses membres de dénoncer l’autre en toute intimité. Ainsi, de façon tout à fait anonyme, il vous est permis de dénoncer ce que vous jugeriez trop ceci ou trop cela, avec parfois des sanctions très lourdes pour les comptes visés. Prochaine étape, on en revient à dénoncer son voisin comme en 40 ?
3° Facebook collecte et monnaie nos données…
Ce que vous partagez, likes et autres, parle de vous et donne des indicateurs forts sur le « comment » vous consommez. Ces informations une fois collectées par le réseau sont revendues, au risque de divulguer votre vie privée à des structures commerciales prêtes à payer cher pour cela. Comment s’y opposer ? Impossible, l’inscription sur Facebook donne à sa société propriétaire le droit d’exploiter l’ensemble des données des utilisateurs à des fins commerciales.
4° Certaines données supprimées resteraient non-effacées…
Ces derniers mois, Facebook a été largement pointé du doigt à cause du fait qu’il semblerait que même si vous veniez à effacer une de vos photos, celle-ci serait toujours stockée sur certains serveurs de la société, ce qui en soi n’est pas normal. Lorsque vous désirez vous effacer et voir disparaître votre compte, certaines manipulations sont nécessaires. Vous pouvez soit désactiver votre compte temporairement, soit définitivement le supprimer. Et qui dit définitivement devrait signifier que vos données soient elles aussi supprimées… Et pourtant, il a été constaté que ces données restent présentes sur les serveurs du média social.
5° Je poste donc je suis…
A l’instar d’Instagram, il serait de bon ton de montrer tout ce qu’on a et même plus… Ainsi, les starlettes de télé-réalité afficheraient un train de vie luxueux en commençant par des villas gigantesques et magnifiques, devant lesquelles seraient garées plusieurs voitures de luxe. L’effet néfaste de la chose est que le lambda se sentirait « inférieur » n’ayant pas cette vie de rêve. Ainsi, le nombre de dépression aurait largement augmenté, malgré le fait qu’il ait été démontré par plusieurs médias que tout cet étalage relevait souvent d’un montage, les belles villas n’étant au final que des Airbnb.
6° Absence de sécurité…
De nos jours, l’inscription sur plusieurs sites exige un compte Facebook. Pourtant, on sait que Facebook n’est pas totalement protégé contre les hackers. Ce qui fait qu’en cas de piratage, l’ensemble de vos comptes liés à ce réseau social pourraient être “exhibés”.
7° Money money money…
La publicité sur Facebook n’est pas chère… Et pour augmenter vos scores, le média vous propose une visibilité facile et donc peu onéreuse. Pourtant, il semblerait qu’une fois le pied dans l’engrenage, ces fameux scores, sans y injecter de cash ne soient plus du tout efficace, voire beaucoup moins qu’avant ce fameux instant où vous avez décidé d’avoir recours à la publicité payante. La technique est simple : vous donner envie de payer encore et encore, pour obtenir de meilleurs résultats.
8° Trop de pub tue la pub…
Ces dernières années, le layout du site n’a eu de cesse d’être modifié pour pouvoir nous balancer un peu plus de pubs à la tronche, à chaque fois. Aujourd’hui, c’est un véritable enchevêtrement de publicités qui défilent sous nos yeux en permanence, à un tel point que nous n’y prêtons presque plus attention. Et pourtant, les plus jeunes (ceux qui n’ont pas encore déserté le média) baignent dans cette air d’ultra consommation avec pour image qu’il est là un comportement tout à fait normal. On voit notamment des publications sponsorisées de parfaits inconnus sur nos fils d’actualité. Le but ? Mis à part se faire voir, on n’a toujours pas compris. Pour certains la tentation de devenir une célébrité sans disposer d’un talent quelconque est devenue grande…
9° censure impitoyable et paradoxale…
Facebook a un niveau de censure tout aussi élevé qu’illogique. Pendant que le bout d’un téton, qu’il soit d’une poitrine de femme ou d’homme est censuré, des vidéos très violentes de maltraitance sur les animaux ou de décapitations humaines circulent et sont a peine floutées. L’absence de logique dans la politique de censure implacable a de nombreuses fois été dénoncée, pourtant rien n’y fait et les mêmes problèmes continuent de se reproduire.
10° La porte ouverte aux pervers…
On remarque que de plus en plus de faux comptes sont créés et ne sont pas contrôlés par le média social. Il devient donc très régulier de recevoir des spams, messages de masse et autres arnaques proposant de rencontrer l’amour ou juste un coup d’un soir, moyennant petits efforts financiers. Parallèlement à cela, de plus en plus de pervers pédophiles en puissance peuvent maintenant, cachés derrière leur petit écran, venir espionner et chasser en toute impunité.
11° Cachés, nous sommes puissants…
Ces dernières années, Facebook est devenu une véritable plateforme de lynchage où le harcèlement s’est fait monnaie courante. Le lynchage public, les règlements de comptes, insultes et humiliations à la clé sont donc devenus le quotidien du média social, avec peu de possibilités de contrer cela, puisque les signalements ne débouchent généralement sur aucune action concrète. C’est un climat d’une ultra-violence infernale qui s’est donc installé, banalisant ces actes nauséabonds.
Si le média a, au moins, le mérite de nous permettre de garder un contact avec des connaissances partout dans le monde, toute cette pollution de notre quotidien n’en vient-elle pas à être de plus en plus omniprésente ? Chacun y trouvera sa réponse… Quoi qu’il en soit, et même si celui-ci restera l’un de ceux qui se sera imposé comme leader le plus longtemps, d’autres médias du genre se sont finalement vus désertés du grand public. Les points énumérés dans cet article ne sont finalement que les marques témoins de la dégringolade préfuneste du site… et tant mieux !