Consommer du porno…
Pour l’inconscient collectif, parfois trop bien conscient de son petit côté hypocrite sur les bords, le porno… C’est mal ! Ainsi, l’une des industries qui s’est portée le mieux en 2020, continue son petit bonhomme de chemin à travers un des tabous les moins bien gardés au monde, nos historiques de recherche et de visite, faussement nettoyés, une fois nos moments terminés et nos lits refaits.
Autant en terminer avec ce faux tableau qui n’en est pas un : NON, le porno ce n’est pas mal ! La vie nous amène à des rencontres, à des instants passés à deux, à trois, à dix ou à cent-cinquante… Et parfois tout seul aussi. Amateurs de films X, vous pouvez donc continuer à lire cet article, totalement décomplexé, sans craindre d’être jugés par des gens qui sans doute ont les mêmes pratiques que vous. Pas d’étiquette de déviance sexuelle en puissance, bien au contraire. S’il est tout à fait libre d’aimer, il l’est aussi de ne pas aimer et les excuses ne seront d’ailleurs sans doute pas difficiles à trouver, le film pornographique étant auréolé de tout un tas de clichés tenaces et agaçants. D’un autre côté, le budget des productions peut aussi vite basculer dans le sale et le dégoûtant, pour parfois carrément se fondre dans le vulgaire… Bien qu’il soit à noter que le vulgaire peut, lui aussi, bénéficier de son lot d’adeptes. Mais rassurez-vous, mater du porno, ce n’est pas mater tous les styles de porno. C’est un peu comme si je disais que j’aime manger dans tous les styles de resto, lorsque je dis que je suis adepte de la gastronomie. Ce n’est pas parce que vous aimez vous faire le plaisir d’une bonne table, que vous êtes obligés de tester tous les restaurants de la ville. Il en est finalement de même pour la pornographie. Mais, y a-t-il de bonnes raisons de consommer du porno ?

Si l’on tient compte du fait qu’une relation sexuelle se fait, au minimum, à deux (avec le consentement de tout un chacun, rappelons-le) le coït se centre principalement sur le plaisir de l’autre… Imaginez ne fût-ce qu’un instant l’image de goujat que vous apporterait le fait de vous endormir, une fois votre satisfaction atteinte, en totale abstraction du fait que ce ne soit pas (encore) le cas de votre partenaire. L’acte en lui-même n’est donc pas de tout repos et prévoit, au minimum, que l’on sache bien s’occuper de l’autre. Le porno, si l’on vient à le regarder seul, c’est aussi un moment de détente (oui, oui) que l’on s’accorde pour se recentrer sur soi, ses envies, son plaisir. Dans l’instant, on s’aventurera sur des terres bien inconnues, qu’on n’aura peut-être pas encore osé proposer à Madame, ou Monsieur, de visiter… S’informer, c’est la vie ! Et quitte un jour d’avoir envie d’aborder le sujet, autant en savoir un minimum… Ne fût-ce que de savoir de quoi l’on parle et si ça nous intéresse réellement ! Parce que les limites, ça se repousse… Imaginez, messieurs, que l’idée de vous faire toucher par un homme ne vous laisse (ensemble secret) pas toujours indifférent. S’il n’y a rien de mal à oser laisser son esprit divaguer, autant être sûr d’en avoir vraiment envie, avant qu’une main ou une bouche ose s’aventurer dans votre intimité.
Parmi la multitude de choses que l’on pourrait déverser sur le porno, il y a bien entendu le fait que l’image déforme le reflet de la réalité, biaisant (avec un i s’il vous-plait) l’image qu’un public non averti pourrait se faire de la sexualité. Non, mais sérieusement les gens, qui pensent encore, en 2021, que les films de boules sont le parfait reflet de la réalité ? On sait tous que les cris de la demoiselle sont simulés pour ne pas dire largement exagérés… Quitte à vous décevoir, messieurs, il est fort probable que lorsque votre coup d’un soir se met à miauler, réveillant tout le quartier, que cela ne se résume tout simplement qu’à un plaisir largement simulé. Histoire de flatter votre égo, peut-être ? De la même façon que plus personne ne croit aux belles comédies romantiques qui finissent toutes bien, plus personne ne pense que la mise en scène du porno est celle de la vraie vie. Par contre, nous pouvons nous reconnaître, reconnaître nos envies ou nos fantasmes et y trouver parfois une certaine réponse. Une femme peut être attirée par le fait que dans le porno, le femme est la plupart du temps soumise à outrance à l’homme avec un grand H. Cela peut l’attirer dans l’idée de la fiction, mais elle peut aussi ne pas avoir envie de passer à l’acte et qu’on la traite de cette façon. La pornographie peut donc tout à fait être une terre sur laquelle on ne s’aventurera jamais, se satisfaisant tout simplement d’en regarder les cartes postales.

Enfin, le porno c’est avant tout, pour certain.e.s, une montée d’excitation en puissance, rapide et efficace… Dans un ancien article de #thestormiscoming, à propos de la masturbation (et oui, on vous parle réellement de tout sur ce blog), il était démontré que la masturbation peut être un moment de détente et de relaxation ultime. Rappelons que nos agendas parfois surchargés ne nous permettent pas spécialement toujours de monter sur la table, au moment où on le désire… Ou simplement que notre partenaire n’en ait tout simplement pas l’envie (et oui, ça ne se commande pas toujours ça). Nous n’avons pas toujours ou l’envie, ou le besoin, de monter au septième ciel et nous fondre dans un moment d’extase sans nom… Pas plus que nous en avons toujours le temps. Le porno, c’est aussi savoir s’accorder un petit plaisir « vite fait, bien fait », comme dirait l’autre !
Le film de boule se révèlerait donc finalement, à défaut d’être bon pour la santé, une activité tout aussi saine qu’une autre. Loin d’être uniquement à destination des adolescents enfermés dans leur chambre, une boîte de kleenex à portée de main, comme pourrait nous le faire croire certains médias, le fruit de l’industrie la plus dénudée s’adresse à toute personne à l’aise avec sa sexualité et son plaisir. Rappelons que, comme dans toute bonne industrie qui se respecte, il y en a pour tout le monde et de tous les genres. Pour assumer, il suffit simplement d’avoir l’esprit ouvert et d’accepter que cela fasse partie de la vie. On n’ira tout de même pas jusqu’à vous dire d’assumer jusqu’au fait d’en devenir tellement peu complexé que débouchant dans l’exhibitionnisme… Il s’agit là d’un autre débat. Simplement de lâcher un peu la pression et de faire ce que vous avez envie de faire, quand vous avez envie de le faire. De toute façon, personne ne vous verra… Et personne n’a quelque chose à en dire !
Faites-vous plaiz !