De Polyamour et d’eau fraîche…
Parlons amour(s)… Pour une semaine à thème sur le sujet, « rien de plus normal », me direz-vous ! Mais lorsqu’on parle d’amour(s), doit-on systématiquement le faire au singulier ? Je veux dire, doit-on se limiter dans les battements de cœurs que l’on distribue ? Sous tout un tas de prétextes… Il y a quelques semaines, une lectrice m’a suggéré d’écrire un article à ce sujet… Parlons donc d’amours !
Le Polyamour… Pour les non-initiés, un conseil : ne surtout pas vous embourber à enquêter grâce aux images proposées sur Google pour imager le sujet… La réponse que vous y trouverez serait clairement biaisée. Au programme des images montrant tout sauf ce qu’est réellement notre sujet : des trouples, vision du couple version « à trois », un couple dont l’homme, collé à sa campagne, tient la main d’une autre femme, des jambes en veux-tu en voilà, sous la couette, sur un canapé, par terre, en l’air, dessinées… Bref, tout ce que n’est pas réellement le Polyamour, sauf en cas de préjugés extrêmes ! Autant d’illustrations et d’hypothèses qui contribuent, quoi qu’il en soit, à véhiculer une image fausse, voir marginalisée, à la sexualité débridée, de ce qu’est plutôt une réelle philosophie d’amour.
Pour mieux comprendre, il suffirait simplement de « lire » correctement, sans idées reçues, l’appellation ayant absolument tout pour se suffire à elle-même : plusieurs amours ! Et se pencher sur le sujet équivaut un peu à comprendre que certains d’entre nous, au delà des besoins du corps, ont décidé de donner un autre résonance aux besoins de leur cœur. Une dynamique d’échange animée par l’affection, l’idée d’un attachement non-exclusif, une façon d’envisager l’amour comme quelque chose allant beaucoup plus loin qu’une simple appartenance.
« J’ai un cœur trop gros et beaucoup d’amour à donner » confie la Youtubeuse Sauvane et les Internets pour leur expliquer avec des mots simples et doux sa philosophie amoureuse.Dans cette vidéo, où elle s’adresse à son frère, dont la date du mariage avance à grands pas. Elle y livre son admiration face à un engagement d’exclusivité dont elle ne se sent pas capable. « Il y a tant d’être humains sur terre et tant d’amour à donner » explique-t-elle.
Dans la question du Polyamour, une autre question, dont notre sujet ne peut se passer, s’impose d’elle-même : l’idée du consentement. Parce que s’il s’agit d’amour(s), il doit s’agir aussi de transparence, prêtant à l’acte toute son authenticité, lui enlevant le coté « pervers » que certains pourraient facilement lui attribuer, histoire de se décomplexer dans un acte de tromperie trop facile. Lorsqu’il est question de Polyamour, il n’est pas question d’être lié à une personne et d’aller « baiser ailleurs » de façon totalement décomplexée, mais bien d’aimer d’amour, avec des sentiments, sans se restreindre dans le nombre. « La communication et l’écoute des besoins de l’autre sont des ingrédients essentiels et complémentaires pour qu’une relation polyamoureuse fonctionne » explique Tobias, un polyamoureux, sur Internet. « Comme n’importe quelle relation mono-amoureuse, en fait. Après, il y a cette notion de non-exclusivité qui fait que les gens monogames pensent qu’on en profite pour coucher avec tout le monde sans prendre en compte sa, son ou ses partenaire·s, ce qui est globalement faux ».
Dans la reflection, parce qu’il est coutume de placer les gens, les choses, dans des bocaux à étiquette(s), on se questionnera sur ces mots… La société à souvent besoin de définir qui est le méchant et qui est le gentil dans l’histoire, histoire de mieux la digérer et passer a autre chose. Mon avis est que le Polyamour n’est pas « la » solution, la réponse à tous les problèmes amoureux, un mode d’emploi vainqueur que nous devrions tous suivre, mais qu’il s’agit d’une vision aussi valable que les autres. Le principale étant que celles et ceux d’entre nous qui choisissent d’emprunter cette voie, y trouvent leur réponse, celle qui leur convient. Lorsqu’on envisage l’acte d’aimer, dans l’idée d’un consentement absolu, de tous les intervenants, il n’y a pas de « mauvaise » façon de faire, juste des bonnes. La phylosophie du Polyamour est quelque chose, sur papier en tout cas, que je trouve profondément beau… Ce que devrait être « la » façon absolue d’aimer. Maintenant, on sait notre façon d’aimer influencée depuis (trop) longtemps par des facteurs qui n’auraient pas à intervenir, notamment l’idée de la religion qui cloisonne absolument tout, pour mieux contrôler les choses.
Au final, lorsqu’on en vient à parler d’amour(s), la chose ne peut s’envisager qu’avec la notion de respect. Chacun est libre d’aimer comme il en a envie ou ressent le besoin de le conjuguer. Pendant que le monde baigne dans une ultra-violence sans nom, si quelques personnes s’aiment à leur façon, ils ne font de mal à personne finalement !