La « Ladies Tattoo Convention »… Il y a un an, le ton était donné à travers ce nom collant parfaitement à la peau de ce tout nouvel événement signé de l’équipe de Direction de la société fraichement née « The Storm Events ». Avec le recul, je me rends compte à quel point ce pari était un truc de fou… Quatre mois, quatre très petits mois (dont deux d’été) pour préparer un événement inconnu et qui n’a d’emblée pas plu à tout le monde. Le but de celui-ci ? Mettre en avant la « femme Tatoueuse » au Luxembourg, pour combattre les vieux clichés qui voient encore ce métier rempli de machos, barbus ou motards. Mais voilà, un événement mettant la femme à l’honneur, ça n’a pas systématiquement plu. Ca n’a pas non plus été compris de tous… J’ai pu lire des mots violents comme « sectaire », « Business » ou encore « sexiste ». Il a fallu expliquer la démarche, prendre du temps, s’armer de patience et de diplomatie (ce qui n’est pas spécialement mon point fort) pour expliquer que « non », nous ne voulions pas « creuser une tranchée » entre le tatoueur et la tatoueuse, mais que bien au contraire, notre démarche avait pour essence même que de montrer que la femme avait su se faire une place dans un milieu très masculin, en imposant son propre style. Beaucoup ont su lire, écouter et comprendre… Cela m’a d’ailleurs permis de jolies conversations, très enrichissantes.

La « Ladies Tattoo Convention » c’était aussi savoir mettre l’image de la femme en avant sans l’exploiter. Beaucoup de réfractaires s’attendaient à voir une affiche mettant en scène une jolie jeune fille « bien foutue », un peu tatouée et dénudée au possible, pour « mieux vendre ». Sauf que c’eut été sans doute sans compter sur les personnalités complexes que composent mon équipe ! L’affiche reprenait les codes mis en place par sa grande soeur l’International Tattoo Convention : Un monstre, toujours plus puissant d’année en année. Un monstre oui, mais un monstre de sexe masculin… La déclinaison de l’affiche a joué son rôle. De la même façon, pas de vulgarité sur scène, du classe ! Là encore, placer des filles a peine habillées, le talent n’étant qu’un simple prétexte à la nudité aurait été facile… Mais non, nous avons fait venir des artistes comme Lucky Hell, pour montrer que la femme savait utiliser son corps, mais autant qu’en le déshabillant pour plaire.

La Tatoueuse belge Tiziana Cheri était présente et 2017 et sera des nôtres en 2018

La « Ladies Tattoo Convention » ce fut aussi 130 artistes tatoueuses. Il a fallu les trouver et ce n’a pas été facile, mais je voulais me battre, montrer que mon équipe savait s’imposer et faire les choses. Des artistes, des vraies, bourrées de talent, de style et de charisme. Au delà des artistes, des femmes se sentant concernées par cette double cause : celle de la lutte contre les clichés, mais aussi celle de l’Octobre rose et sa lutte contre le cancer du sein. Alors bien entendu, il fallait s’y attendre, une toute petite poignée de mauvaises langues auront annoncé des annulations, des artistes absentes, un hall et des stands vides… Sauf que la réalité parlait pour elle-même. Le résultat de l’événement fut surprenant : une ambiance parfaite, presque magique, de la bonne humeur, pas une seule artiste absente, pas un seul stand vide, un staff heureux, épanouit et des tatoueuses travaillant non-stop du samedi matin au dimanche soir. Quelques visiteurs, frustrés, sont même repartis en se disant que « l’année prochaine, ils s’y prendraient à l’avance ». De belles surprises donc au rendez-vous.

Lucky Hell avait été une des invitées de l’édition 2017

Et ensuite me direz-vous ? A quoi faut-il s’attendre pour cette nouvelle édition qu’offre 2018 ? On ne change pas un concept qui fonctionne déjà, on le stabilise… On l’améliore. Certes, certains me diront qu’il n’y a pas grand chose à améliorer, mais The Storm Events se veut être synonyme de qualité. Partant de ce principe, il y a donc toujours matière à travailler. 2018 comptera cette fois non pas 130 artistes tatoueuses, mais 150. Notre volonté n’étant pas de voir cet événement grandir d’avantage, mais apporter encore plus de choix à ses visiteurs, en matière de style. Ce nombre sera d’ailleurs la quantité maximum que nous accepterons lors de prochaines éditions si celles-ci venaient à voir le jour.

Coté exposants, la sélection se resserre et accueillera des boutiques aux produits encore plus destinés à la femme. C’est ainsi que de nouvelles collaborations auront lieu pour la première fois, avec des enseignes luxembourgeoises, à l’image de « Fleurebelle » proposant sa superbe gamme de roses éternelles. De nouvelles collaborations, avec d’autres structures pour encore plus de fun et de fête, parce qu’il n’y a pas que le côté ludique des choses à prendre. « Pousser la féminité » jusque dans les trophées des très attendus Tattoo Contests, dont j’ai confié le soin de la réalisation à Mélanie Principe, dans le but de proposer des trophées digne de ce nom, quelque chose d’unique, de beau, de travaillé, pas comme ces vieux trucs bâclés dignes de brocantes. Des Tattoos Contests adaptés, puisqu’à partir de cette année les pièces présentées devront non seulement avoir été réalisées par les artistes présentes (c’était déjà le cas en 2017) mais devront IMPERATIVEMENT avoir été réalisées lors de la convention ! Ca promet donc de jolies choses…

Parmi les exposantes de talent, l’artiste “Les crânes de Monette”

Enfin, pour terminer, s’il y a des surprises dont nous ne vous parlerons pas avant le Jour J, histoire de garder leur effet, cette nouvelle édition a été le sujet d’une belle collaboration avec le jeune illustrateur vénézuélien Carlos Quevedo, qui a réalisé la superbe illustration utilisée pour créer l’affiche de 2018. Un choix de qualité, que nous devons à Vincent Jeannot, notre Directeur artistique. Ces deux- là ont su relever un challenge pour mettre en avant et porter durant toute une saison l’image d’un événement que nous espérons d’encore meilleure qualité ! Donnons-nous donc rendez-vous dans quelques semaines, histoire de fêter ensemble ce bel instant !

Scylla PIERCE