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Aujourd’hui j’aurais pu écrire à propos de tout un tas de sujets… J’ai finalement décidé de m’auto-désobéir, de chambouler mon propre programme. J’en vois beaucoup qui ronchonnent sur Facebook, non satisfaits de voir qu’on les oblige à ceci ou à cela. Mais svp, rappelez-moi une chose : quand est-ce que nous avons quitté la dictature dans laquelle nous vivons ?
Des êtres versatiles, doués d’un talent spécifique pour l’autodestruction… Si je devais définir ce que nous sommes aujourd’hui, je ne pourrais pas mieux choisir mes mots. Parce que voilà les gars, désolé de la ramener une nouvelle fois, mais peut-être à un moment faudra-t-il accepter d’ouvrir les yeux et de se rendre compte que nous ne sommes simplement qu’en train de vivre les répercussions des choix qu’on nous a donné l’impression de faire, il y a quelques années. Lorsqu’on se pose la question de savoir « qui a le pouvoir », « qui décide de… », la réponse qui devrait s’en suivre voudrait nous parler du peuple. Si on se penche sur les livres d’histoire, en effet, lorsque le peuple a décidé de descendre dans la rue, non satisfait des choses mises en place par le pouvoir constitutionnel, il aura toujours obtenu gain de cause. Ainsi, les grandes révolutions, les grands chamboulements auront eu raison pour prêter au monde une phase un peu plus « humaine », parce qu’une révolte contient souvent un germe la suivant… Ils seront descendus dans la rue pour le droit des femmes, pour le climat, la morale, forçant toute forme de pouvoir distribué à se plier à la volonté d’un peuple n’acceptant plus de dire « oui » aveuglément.
Sauf que croire que le pouvoir mis en place accepterait indéfiniment le fait de devoir se plier à la volonté de la populasse était le sous-estimer… On pourrait donc aisément croire, sans tomber dans les grands discours conspirationnistes, que tôt ou tard, il trouverait la bonne formule pour ne plus jamais « perdre ». Un peu comme dans ces dessins animés, où le vilain qui ne meurt finalement jamais, nous chantait en fin d’épisode qu’il reviendrait plus fort que jamais pour enfin diriger le monde comme il le souhaitait. Ainsi, il lui aura fallu du temps pour trouver, mais à la question du plus patient, il aura fini par gagner. Car pour que le peuple se soulève, encore faut-il qu’il soit unis sous une même voix… Diviser pour mieux régner étant une belle perspective ayant déjà fait ses preuves, il lui aura simplement fallu nous enlever l’idée de la conscience collective, individualisant chacun d’entre nous dans son coin, l’isolant peu à peu du reste du monde, l’habituant presque à n’être que seul au monde. Pour cela, quoi de plus bel outil que les réseaux sociaux, ceux-là même derrière lesquels nous auront fini par prendre l’habitude de ronchonner… ceux-là même qu’on a pris pour habitude d’utiliser, contre nous, pour mieux nous manipuler.
Aujourd’hui, bien blottis au chaud, confortablement, que nous sommes, l’ouverture du monde entre nos mains, nous surfons sur la vague de la connerie monumentale. Alors même que l’outil aurait pu être bien utilisé, nos petits esprits étriqués auront facile de basculer vers l’erreur 404, celle qui ne trouve pas les pages demandées. Parce que la réflexion débouche sur la remise en question, il aura été plus facile de se réfugier dans l’oubli de ce qu’a été l’horreur, recommençant encore et encore les mêmes erreurs… Et ces dieux-là ne savent-ils pas au combien l’homme est doué pour cela ? Là où nous avions tout pour reconstruire le monde et notre société, nous avons résolument décidé de nous plier au silence, cachés derrière nos petits écrans, refusant d’ouvrir les yeux sur ce qui ne nous concerne pas. A l’époque, lorsque l’actualité allait encore se chercher dans les JT et les journaux, on avait compris que pour ne pas nous donner l’impression de réalité, les journaux télévisés se terminaient toujours sur une gentille petite image : celle d’un bébé panda né dans un zoo quelque part dans le monde par exemple… Notez qu’à l’époque, il fallait déjà être con pour se réjouir du fruit d’un viol sur un animal enfermé derrière les barrières dorées auxquelles on aura trouvé une bonne excuse salutaire.
Le Président français s’est donc exprimé hier… Parce que la crise est belle et bien là, encore ! Et que ce n’est pas parce que le couvre-feu a été levé, les portes des restaurants et des frontières ouvertes, que celle-ci aura disparu. Elle est là et y sera encore un bon moment… La période de vacances n’étant pas un vaccin inébranlable, si ce n’est à l’excuse de ne pas réfléchir. Il aura parlé de guerre, la troisième, qui oppose ici le peuple au pouvoir mis en place, ces fausses divinités auxquelles nous prêtons droit de vie et de mort sur nous. Il se sera exprimé parlant d’obligations, de statistiques et de répercussions… Ensuite, comme cela était prévisible, Facebook se réveilla et commença à ronchonner… ce que nous savons faire de mieux au monde. Mais rappelez-moi une chose : depuis quand ne vivons-nous pas en dictature ?
Parce qu’on prête au mot dictature ces hommes derrière qui le pouvoir se cachait pour sévir… Hitler était un dictateur, un monstre, mais était-il seul au pouvoir ? Ou n’était-il que ce qu’un peuple avait accepté de mettre au pouvoir ? Ainsi, aujourd’hui, le pouvoir aura trouvé une nouvelle approche : celle du chantage, nous privant momentanément de vivre. Enfermés comme nous le sommes (oui, ne rêvez pas, si vous regardez bien dans quel cadre vous devez vivre, vous l’êtes toujours), nous nous sommes perdus dans l’hypothèse de la perte de nos libertés. Mais qu’est-ce que la liberté, la vraie ? La liberté, ce n’est pas d’aller boire un verre à l’heure que nous désirons, dans l’endroit que nous désirons… La liberté c’est d’abord celle de penser et de dire « non ». Mais cette base de nos libertés, le libre- arbitre, nous avons déjà accepté de la troquer. La liberté de penser c’est lorsque je décide de ne pas avaler ce qu’on me met en bouche, sous prétexte que cette nourriture-là à déjà été gâchée pour moi. Ma liberté repose essentiellement dans le fait de me questionner sur cette nourriture, de quoi est-elle faite ? Comment a-t-elle été conçue et par qui ? M’informer pour ne pas être idiot… Alors, aujourd’hui, lorsque je m’informe, pourquoi me regardent-ils comme si j’étais le clown qui prête à faire pleurer le monde ?
Ronchonner sur Facebook ne sert définitivement à rien… Si nous voulions vraiment nous faire entendre, il aurait fallu que nous ne perdions pas de vue que descendre dans la rue avait une fin en soit. Que tous ensemble nous avions encore ce pouvoir de dire « non ». Mais pour cela, encore aurait-il fallu que nous n’oubliions pas au passage la réelle définition du mot « rébellion », qu’on n’ait pas choisi de la noircir au passage, histoire d’y impliquer l’idée de la culpabilité, de faire de ceux qui n’acceptent pas de dire « oui, amen » à tout et rien ceux qu’il ne faut pas suivre. On nous a donné un jouet qui, à force d’être utilisé, nous a enlevé notre libre- arbitre, nous montant constamment les uns contre les autres, nous apprenant à dénoncer à nouveau notre voisin… Commençant au bout d’un moment à nous informer, nous racontant finalement uniquement ce que nous voulions bien entendre. Hier, lorsqu’ils auraient encore décidé de descendre dans la rue, ils auraient dû se faire entendre… La vague était belle, jusqu’au moment où ils ont fini par bloquer les routes nous amenant jusqu’à nos vacances. A ce moment là, pas besoin d’envoyer parmi eux des hommes cagoulés histoire de tout casser, il fallait juste attendre que notre bêtise, notre petit égoïsme individualiste ne soit content de ne pas pouvoir partir en vacances. La vague n’a pas été avortée par le pouvoir, il nous a laissé faire à sa place !
Et aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous râlons, toutes et tous cachés derrière nos tout petits écrans… Je ne vous jette pas la pierre, je suis moi-même le premier à permettre au mécanisme de tourner. Peut-être est-il déjà trop tard… Peut-être la fin du livre se laisse-t-elle présager… Peut-être devrions-nous commencer à nous poser les bonnes questions… Je ne sais pas, je l’avoue honnêtement. Mais s’il y a bien une chose dont j’ai la certitude, c’est que ce film-là se terminera comme ceux qui nous laissent avec la bouche grande ouverte, les dernières secondes nous montrant que finalement, notre pire ennemi, dans l’histoire, c’est nous !