Coup de plume

Everything dies…

Y aura-t-il un demain ? Comme il peut sembler si difficile de trouver les bons mots pour commencer ce genre de conclusion… Le silence pesant tout autour de moi, celui qui rappelle que la tempête s’en est allée, après avoir déversé ses flots d’émois.

C’est devenu presque une petite habitude… Comme un rendez-vous que je ne manque jamais. Quelques heures après la tempête, alors que tout s’en est allée, que le vide s’est à nouveau imposé, je revisite ces murs, les retrouve pour qu’ils me parlent. Je me balade à nouveau dans ce grand hall désert, avec les souvenir des âmes qui l’auront caressée pendant plusieurs jours. J’avance, lentement, et me remémore ces moments aujourd’hui gravé dans la pierre. De temps à autre, j’entends une voix, un écho, un rire… Ces sons étranges qui se noient dans le vide. Ces moments qui ne nous appartiennent plus, qui s’en sont allés, mais qui nous resterons chers.

A chaque fois, j’ai ce besoin que de refaire ces quelques pas… Permettant au temps de se figer l’espace d’un instant et au monde de tourner sans moi. Il peut bien attendre finalement ! M’oublier… Faire comme si je n’existait pas. Parfois, il est bon de se faire oublier. C’est une tourmente et une douce balade, que de revenir en ces lieux synonyme de tant de choses. Oser la perspective de la vie finalement… Et qui dis « vie » dit aussi « mort ». Il y a bien longtemps que j’ai appris cette règle… Tout à un début et tout à une fin… Inexorablement. Presque à en devenir poétique finalement. J’envisage toujours la mort comme quelque chose de douloureux, de froid et de triste. Pourtant, à me balader là, dans le silence, loin du monde, je me dis que tout pourrait passer et se fondre dans l’infini, sans rien perturber au souffle d’un monde. Est-il temps de disparaitre pour moi ?

Poussière errante que je suis, comme le rite l’impose, je m’arrête et reste figé là, sur place. Faut-il se retourner une dernière fois ? Laisser à la légende la possibilité de nous rattraper ? Comme dans les contes mythologiques, de prêter à la vie des tournants qui bercent l’errance. De nous prendre la main pour nous enserrer dans sa mélancolie ? Il y a derrière moi tant de choses, qu’il est toujours difficile à cet instant de se dire que la vie doit continuer. Des rires, des larmes, des secrets, des sourires… Cette famille qui s’est là retrouvée pour vibrer de son amour. Pour à chaque battement devenir de plus en plus soudée. Je me sentirai presque seul dans l’instant. Moi qui aime tant la solitude, j’aurai presque envie de me baigner dans cette foule. Y aura-t-il un demain ? Il y en a toujours un ! Celui-ci coulera-t-il dans mes veines ? La question semble si complexe. Durant ces heures, tout a été si intense, si fou, que j’ai parfois tendance à croire que je ne pourrai plus y monter. Que la pudeur voudrait que je me fonde définitivement dans le silence pour me mêler à ces ombres et laisser la vie s’écouler sas moi.

Etrange comme fin… Se baigner dans la lumière pour ensuite aller s’immerger dans l’ombre. Parce que je suis fait des deux. De cette chaleur qui rayonne et qui vibre, mais aussi de ce néant qui rassure et qui fige. Demain est un autre jour… Pour l’heure, je m’accorde celle du lendemain. J’ai toujours cette présence en moi qui déchire de ses souvenirs si doux. Mon paradoxe… On pense, image, dessine, pour ensuite donner vie, sachant que cette vie nous sera reprise alors même que le cœur bouillonne. Il y a quelques minutes, avant de me prêter à ce presque deuil, j’ai entendu une amie dire qu’on s’y sent si bien sur cet arc-en-ciel. Ce sera ici, sans doute, le mot de la fin… Le dernier ? Je ne le sais pas… Celui d’un silence finalement, qui m’est nécessaire, histoire de revivre peut-être ! Il y a des silences qui disent beaucoup…

Peut-être, pour une fois, terminer par vous dire que je vous aime… Vous me manquez déjà !

Scylla…