Fait d’hivers…
Les fêtes de fin d’année arrivant à grands pas, il est parfois bon de savoir se souvenir de la chance que nous avons. Stëmm vun der strooss, elle ne risque pas de l’oublier, du haut de ses presque 110.000 repas servis par an aux personnes plus vulnérables. Petit retour sur le sillage d’une belle institution.
Stëmm vun der strooss, c’est un peu comme les Restos du cœur version luxembourgeoise… Créée en 1996, c’est au départ une toute petite association qui voit le jour, se fixant pour ambition plus que nécessaire de tendre la main aux plus démunis. Son public ? Sans-Abris, demandeurs d’asile, émigrés, bénéficiaires du revenu minimum garanti, personnes atteintes de problèmes de santé ou dépendants à la drogue, l’alcool ou les médicaments. Toute personne en difficulté donc, qui finalement en éprouverait le besoin réel. Dans son développement, l’association s’installe deux ans plus tard, en 1998, à Bonnevoie au 105 rue du cimetière et en profite pour ouvrir son premier restaurant social. A l’époque, Alexandra Oxacelay, toujours en fonction, prend la direction de l’asbl. C’est ensuite en 2004 que la Ville d’Esch-sur-Alzette mettra des locaux à la disposition de Stëmm vun der strooss dans l’optique d’ouvrir un deuxième restaurant social. Un atelier de réinsertion Schweessdreps s’installe dans la foulée, dans la même commune. L’année suivante, c’est l’agence immobilière « Immo Stëmm » qui voit le jour, sous la houlette de plusieurs volontaires bénévoles.
2009 sera une année forte, marquée par une belle collaboration mise en place avec l’hypermarché Auchan situé en plein Kirchberg : chaque année, plusieurs tonnes de denrées alimentaires invendues sont redistribuées, au lieu d’être tout bonnement jetées à la poubelle, comme c’est encore beaucoup trop souvent le cas. Cette victoire- là est belle et à applaudir, tant d’un coté que de l’autre qui a enfin compris. Quand on voit comment notre société gaspille et jette l’argent par les fenêtres, voir des fruits et des légumes délaissés par le consommateur sous prétexte d’une petite imperfection, finir à la poubelle, est quelque chose de tout à fait inconcevable.Cette démarche va dans ce sens. Enfin, en 2013, l’association déménage son siège historique de Bonnevoie pour aller s’installer à Hollerich, au 7 rue de la Fonderie. Plusieurs antennes verront ensuite le jour : Hellerich, Schoenfels, Tétange et Belvaux.

Nous avons, il y a quelques années, eu l’opportunité de visiter le centre de Hollerich… un moment qui bouscule et qui montre que le travail est loin d’être terminé, voir suffisant. A l’heure où la crise frappe et ne semble ménager personne, l’aide apportée par cette structure se révèle bien indispensable pour toute personne qui souhaiterait continuer à avancer et à s’en sortir. Au-dela des repas distribués sur place pour 50 cents, la possibilité pour ses bénéficiaires de pouvoir prendre une douche, disposer de sa buanderie, d’un coiffeur, une consultation médicale peuvent peut-être résonner pour nous comme de petites choses « insignifiantes » et pourtant, dans le cadre de cette aide gratuite ou presque, elle est parfois ce qui permet aux plus fragiles de ne pas basculer dans l’oubli et garder une certaine dignité.
Dernièrement, parce qu’elles ne sont absolument pas exclues de cela, les personnes défavorisées devaient elles aussi faire face à la pandémie du Covid-19. Pour elles, impossible de se rendre au Kirchberg, à l’ancienne bibliothèque nationale, pour pouvoir bénéficier d’un dépistage gratuit. La précarité faisant que ceux-ci devaient faire face à d’autres priorités, très peu de gens fréquentant les structures sociales demandaient à se faire dépister. Les personnes défavorisées affiliées et non affiliées à une caisse de maladie ne se rendent pas au Kirchberg, à l’ancienne bibliothèque nationale, pour y profiter gratuitement d’un test de dépistage au Corona Virus. Elles doivent faire face à bien d’autres priorités. C’est le constat qu’ont fait les professionnels de santé qui se sont rendus compte qu’ils devaient s’adapter aux potentiels patients, touchés par la précarité, et non l’inverse. Parce que très peu de gens fréquentant les structures sociales demandaient à se faire tester, malgré la mise en place d’un groupe de 6 médecins, la stratégie a été revue, et cela en très peu de temps. Début décembre, l’antenne Stëmm vun der Strooss de Esch-sur-Alzette a été la première association à ouvrir ses portes pour y offrir des tests de dépistage, en complément d’une douche, de repas chaud, vêtements et de son service buanderie.
Bien entendu, cette structure ne peut pas fonctionner seule, elle est encore malheureusement toujours nécessiteuse d’aides et de soutiens, notamment dés l’arrivée des beaux jours, où dans les esprits de tout le monde, l’homme de la rue semble pouvoir « apprécier dormir dehors ». C’est pourquoi pour venir complémenter l’aide et le soutient des employés et bénévoles de l’association, les aides sont plus que les bienvenues. Cette année dramatique, qui semble avoir décidé de n’impacter personne ou presque, peut-être serait-il temps qu’une petite pensée vienne nous habiter. Ainsi, assis confortablement, bien au chaud, pour les fêtes de fin d’année, n’oublions pas que nous disposons d’une chance incommensurable… Sachons nous en rappeler et, pour ceux qui en ont la possibilité, faire un petit geste peut permettre d’embellir la vie de gens qui n’ont pas notre chance.
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Scylla…

LIENS :
STËMM VUN DER STROOSS
Siège Social et Secrétariat
7 rue de la Fonderie
L-1531 Luxembourg
Tél. : +352 49 02 60
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