Homophobie déculottée…
Dans la vie, il y a l’image que l’on veut donner… Et puis la vérité bien enfouie sous tout un tas de masques et autres artifices. Si j’ai tendance à parfois vouloir me faire l’avocat du diable, c’est avec une certaine analyse de l’être humain, devenu bien mal intentionné, mais aussi de la laideur d’un monde où seules les apparences règnent. Puis, à d’autres moments, j’ai envie de rire… Comme par exemple lorsqu’un député, nageant dans les flots à contre-courant, luttant contre une cause qui est pourtant la sienne, se fait pincer « en faute ». Dans ce cas, lorsque la déconfiture pointe le bout de son petit scandale, c’est plutôt de déculotte que la réalité voudrait parler !
En matière de faits divers, ces derniers jours ont été plutôt « heureux » dirons-nous… pourquoi ? Tout simplement parce que s’il n’y a plus grand chose qui peut venir m’étonner dans la grande comédie façon télé-réalité qui est celle de nos politiques, là pour le coup j’ai eu envie de bien rire. Et sans doute qu’aucun de vous n’aura pu manquer le scandale, tant celui-ci aura été relayé par le monde entier, avec plaisir. Après tout, on ne nourrit pas les cochons à l’eau claire, comme aurait dit ma grand-mère, paix à son âme. Et pour celles et ceux qui auraient décidé de partir vivre sur une île déserte ou tout en haut d’une montagne (oh comme je les comprends), voici un petit récapitulatif des faits : fin novembre dernier, ce qui sera qualifié comme une « Partie de débauche homosexuelle » par les médias belges, comprenez une partouze était interrompue par la Police, un soir, dans un appartement à l’étage d’un bar gay bruxellois. Si la capitale belge est plutôt connue pour ses « Lockdown parties » (fêtes ignorant toutes règles actuelles), celle-ci avait quelque chose de particulier : elle accueillait en son nœud un Euro-député hongrois, ultra conservateur (qui a depuis démissionné).
Ces fêtes interdites sont fréquemment interrompues par l’intervention de la police depuis le début du deuxième confinement lié à la pandémie. Cette fois ce sont «vingt-cinq hommes dénudés» qui ont été découverts, non loin du commissariat central de Bruxelles. Jozsef Szajer, marié, la soixantaine, élu d’un parti conservateur et ouvertement homophobe faisait donc partie de la celle-ci. Pour couronner le tout, bien que l’accusé nie les faits, des pilules d’ecstasy ont été reconnues en la possession de l’eurodéputé. Et si le jeune organisateur de la « partie fine » se justifie par un ras-le-bol généralisé des règles nous étant ces derniers temps imposées, ce n’est pas ici ce que j’ai envie personnellement de pointer du doigt. Bien entendu, ces propos n’engageant que moi, il devrait être d’un ton plutôt bon et politiquement correct, pour ma part, à travers ce média de faire comme tout le monde en montrant mon doigt (le deuxième, pas le troisième) en plissant les yeux et écrivant « c’est pas bien ». L’envie réelle du coup de gueule, quant à moi, est ailleurs !

A l’exposition des faits, si dans un premier temps je n’ai pas été étonné par celui-ci, c’est parce que je connais bien les excès réguliers du petit monde fermé qu’est le milieu gay luxembourgeois… Mais après tout, chacun n’est-il pas sensé faire ce qu’il veut de ses fesses ? Ce qui le dérangeait un peu plus, c’était cette ultra-médiatisation d’un excès comme étant relié à la « communauté homosexuelle », genre « les hétérosexuels, eux, ne pratiquent pas ce genre de choses », l’occasion de creuser une tranchée à gros coups de clichés étant trop belle pour ne pas sauter dessus (c’est le cas de le dire). Encore une fois, ce ne sont pas les bons exemples qui sont montrés du doigt et pointés comme « références ». Car non, voyez-vous, ce n’est pas parce qu’on est homosexuel qu’on passe toutes ses soirées (ou plus occasionnellement) invités à des partouzes. Bien que je ne trouve rien de choquant dans l’acte, tant que celui-ci se tient dans la notion de consentement et de respect de tout un chacun. Là n’est pas la question…
Ici, c’est un tout autre aspect des choses que j’ai envie de pointer du doigt… Il faudra réellement qu’on m’explique comme un eurodéputé, une personne sensée donc travailler à la construction de cette belle Europe qui nous coute finalement bien cher, connu pour sa fermeture d’esprit face à un état tel que celui qu’est l’homosexualité, se retrouve au beau milieu d’une partie sexuelle avec 24 autres hommes ? C’est un peu comme si on invitait un vegan à un méga barbecue, au beau milieu d’un abattoir… Sachant, bien entendu, qu’il aurait été expliqué au préalable à celui-ci qu’il n’y aurait que de la viande au menu. L’on peut se justifier d’un « il ne faut pas mourir idiot »… Mais lorsqu’on joue un rôle au niveau politique, personnage public connu, reconnu et largement payé dans sa fonction, se battant contre une communauté, sachant qu’on ne se retrouve pas la culotte baissée au beau milieu de ce genre de fiesta, il y a un sérieux problème d’hypocrisie.
En voilà donc un qui ne pensait qu’à sa gueule… Rejoignant les hordes homophobes et prenant la parole pour elles pour casser les homo qu’il aime prendre par derrière. A l’heure où tatoueurs, coiffeurs, restaurateurs sont bien dans la merde, endettés et confinés qu’ils sont, il semblerait que nos politiciens, eux se retrouvent bien confortablement au chaud jusque dans l’irrespect de leurs propres règles. Au final, on rigolera bien et on tirera une belle leçon de cette histoire : A force de juger, réprimer et chercher la gloire, le karma finit tôt ou tard par nous rattraper, qu’on soit homme de la rue, du faux-semblant ou du pouvoir.
Et comme dirait l’humoriste « Stacy star », «L’homophobe est déculotté ».
Scylla…
