Dans un monde un peu plus beau, un peu plus vert aussi, les traitements chimiques et autres pesticides, qu’on sait mauvais pour notre santé et celle de nos fidèles amis à quatre pattes, ne devraient pas exister… Mais alors, comment faire pour éviter les ravages et la prolifération des nuisibles de nos potagers et vergers ? Tout simplement ouvrir les bras à leurs prédateurs naturels !

potagers et vergers se voient parfois très vite détruits par un nuisible qui aura décidé de venir s’installer sans crier gare au beau milieu de nos espaces, devenus un peu moins beaux pour le coup. A cet effet, voilà plusieurs années maintenant que les hôtels à insectes sont commercialisés… Et si l’idée peut s’avérer amusante pour certains, elle peut très vite devenir anxiogène pour les non-initiés. Pourtant, ces abris auxiliaires du jardin, accueillant bourdons, papillons, coccinelles, chrysopes et autres  peuvent se révéler de précieux alliés.

Faut-il déjà savoir définir l’idée de « biodiversité », concept assez récent, encore mal connu du grand public. Dans son Article 2, cette convention sur la diversité biologique  lors du Sommet de la Terre  de Rio en 1992, définit la biodiversité comme étant la « variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des écosystèmes  ». L’écologue Robert Barbault résume ainsi cette définition : c’est « la vie, dans ce qu’elle a de divers ». La biodiversité concerne donc l’ensemble des êtres vivants, les interactions qu’ils ont entre eux et avec le milieu où ils vivent. Tous les niveaux d’organisation du vivant sont concernés : cela va du gène à l’individu, puis à l’espèce en interaction étroite avec les milieux où ils se trouvent et avec les espèces qui l’entourent, et en particulier les écosystèmes. La biodiversité doit aussi être considérée à l’échelle de l’histoire de la planète : la vie est apparue sur Terre il y a environ 3,8 milliards d’années et l’état actuel de la biodiversité est donc le résultat d’un très long processus évolutif.

Pour en revenir à notre sujet principal, les hôtels à insectes sont de petites maisons qu’on aurait découpées dans leur tranche, laissant apparaître de petites alcôves représentant des chambres, abris spécifiques adaptés à différents types d’insectes. En baissant définitivement tout usage de produit chimique de votre espace vert, vous verrez progressivement réapparaître une multitude d’insectes, parfois bien méconnus, nuisibles comme auxiliaires. Pas de panique, si l’acte peut sembler inintéressant  par l’accueil de nuisibles, vous découvrirez assez rapidement que pour lutter contre ceux-ci, il faut savoir favoriser la présence des seconds. Par exemple, en cas d’attaque de pucerons, de psylles ou de limaces, disposer d’une armée prête à riposter, repoussant ainsi l’ennemi, peut s’avérer particulièrement utile. Le but de ces hôtels à insectes est donc tout simplement d’attirer les soldats à venir s’installer chez vous et de pouvoir suffisamment bien se développer pour favoriser une défense active et utile en cas d’invasion de nuisibles. 

Pour le couvert, pensez aux plantes mellifères, aux prairies fleuries, aux haies champêtres. Laisser un coin de son jardin reculé, sauvage à la merci des mauvaises herbes suffit souvent amplement. Pour le gîte, installer des abris spécifiques à chaque insecte auxiliaire vous assure la présence de leurs œufs et de leurs larves (souvent plus voraces que les adultes) dès le retour des beaux jours, déjà sur place pour empêcher la prolifération des nuisibles. L’hôtel à insectes se place dans un coin reculé du jardin, pour la tranquillité de ses occupants, accroché à 30cm du sol, sur un arbre ou un mur, à l’abri des vents forts et des pluies violentes… Au pied de cet hôtel, une prairie fleurie ou une friche où pullulent les “mauvaises herbes” fournira la première nourriture de vos protégés. Dans l’idéal, l’installation de ces hôtels devra se faire vers la fin de l’été, laissant la possibilité aux insectes de s’y installer et d’y pondre afin de préparer l’hiver, leurs larves s’y trouvant bien au chaud. Orientez la partie “entrée” de l’hôtel au sud ou sud-est, afin que les insectes profitent de la chaleur des rayons matinaux du soleil. L’hôtel doit être dos aux vents dominants.

En plus d’être très utile, le développement et le quotidien de ces petites bêtes peut s’avérer particulièrement intéressants et instructifs… Mais avant cela, pour certain.e.s il faudra d’abord parvenir à dompter leurs vieilles peurs. N’oubliez pas que toute vie est précieuse… Même si celle-ci ne représente que quelques millimètres.

Scylla…