Coup de plume

Le calme après la tempête…

J’aurais tant aimé pouvoir arrêter le temps… Mettre en pause l’histoire de l’univers, pour pouvoir observer chaque sourire, chaque regard, chaque éclat de rire, parmi tous ces gens qui ont frôlé nos vies l’espace d’un week-end.

J’aimerais tant leur susurrer à l’oreille  cette impression parfois qui est mienne que ma vie ne tient qu’à eux… Qu’au fil de leur vie. Que ce silence qui me colle à la peau, me tient toujours trop loin de la lumière, celle-là même qui m’émerveille autant qu’elle me fait peur. Je me suis parfois senti si seul, comme beaucoup je suppose. Avec cette sensation atroce que le néant venait frapper à ma porte. Comme à chaque fois, c’est presque devenu une tradition un peu morbide, je me balade dans ce hall qui s’est fait à nouveau silencieux. Tout semble si paisible… Rien ni personne ne se douterait que des cœurs ont brulé de mille feux il y a encore quelques heures. Si seulement les murs pouvaient parler…

Il y a en moi ces rêves qui battent aux résonnements des fragments de mon âme… Ces éclats de cœurs auxquels j’ai décidé, un soir de grande solitude, d’ouvrir la porte et d’en jeter la clé à l’eau, pour ne plus jamais les enfermer. Ces regards que j’ai pu croiser ont tous une vie. Ils nous racontent ces angoisses, ces ombres, ces tourments qui l’espace d’un week-end se sont fait vœux de mutisme. Comme un drapeau blanc hissé pour nous parler d’un bavardage secret, loin du monde et de ses abysses. Un pied devant l’autre j’avance dans ce lieu qui m’est devenu si cher, tant il me parle de ma vie. Chaque pas me rappelant ces rencontres, ces rires, ces larmes, l’insouciance aussi que j’ai pu croiser dans cette nuit enivrante à laquelle j’ai été assez fou pour donner vie.

J’ai besoin de ces instants… Revenir après la tempête, sur les lieux du crime et constater que la vie a su reprendre son cours, sans moi, laissant tout ce que je suis au passé. Histoire sans doute un peu de me rappeler que je ne suis personne, continuant à vivre dans cet anonymat qui me sied tant. Je pourrai noircir des pages s’il était temps de me livrer et de conter ma vie. Mais cette histoire ne m’appartient plus, elle a été laissée au soin de chacun, l’interprétant à sa façon, lui donnant le rythme et Les échos que chacun se plaira à l’en habiller. Ce silence me fascine tant il porte encore en moi les fantômes de cette émotion qui a presque bouillonné, donnant enfin un sens à ma vie. La passion transcendée et contagieuse, qui ne permet aucune tricherie. Des vibrations venant bouleverser cette nuit sinistre dont le règne avait duré bien trop longtemps.

Une image… Un souvenir… Ce gens qui me sont si chers, sans qui ma vie ne serait rien et qui l’histoire d’un week-end ont vibré de toute leur beauté à mes côtés. Ces âmes sont si belles… J’aurais presque envie de prendre chacune d’entre elles, là à l’instant, pour la serrer contre moi et fermer les yeux. Prier pour que le temps s’arrête et ne reprenne jamais sa folle ascension. Leur dire que je les aime… Que je ne suis absolument rien sans eux… Et que je refuse de continuer à marcher sur ce chemin de folie s’ils ne sont pas derrière moi pour me prêter vie. Chacune de leurs silhouettes m’est si chère… Une larme coule sur ma joue… Un sourire… Je ne sais pas si le bonheur existe, mais si c’est le cas, c’est sans doute en réponse à ce que ces gens apportent à ma vie de leur présence. Il est rare de pouvoir compter sur l’autre. J’ai cette immense folie, je pense  de pouvoir dire que ces gens qui m’entourent sont uniques, beaux et vrais.

Il me faut maintenant retourner à l’ombre… Comme un soleil parti se reposer. L’heure n’est pas au vagabondage, mais juste à la réécriture. Parce qu’une page s’en est tournée, mais que ce livre en renferme bien d’autres qu’il reste à écrire. Loin de nous les adieux, un au revoir sonnerait tellement plus juste.

Je vous aime tant !

Scylla…