L’idée du consentement, au cas où…
J’étais là, assis sur mon canapé, à me demander comment je pourrais bien commencer l’année sur le blog… Et comme le monde va plutôt mal, même si j’apprends à être positif, mon regard ne pouvait se tourner que vers les déboires d’un monde en perdition. Comment faire pour aller mieux ? La liste est si longue… Et si on commençait par une des bases, l’idée du consentement !
Durant notre enfance, et même par la suite, on nous apprend tout un tas de choses… Au sein du cocon familial, sur les bancs d’école, dans les livres, sur nos mini, petits, moyen et méga écrans, on nous dicte l’idée de la bonne conduite en nous montrant le bon chemin, celui d’un vivre ensemble. Car en effet et tristement, sur le devant de la scène, le constat en est là : les abus se font légion et se multiplient dans les rues d’un monde en souffrance. On ne consent pas à laisser l’autre vivre comme il l’entend, du coup, on l’agresse. Et cette violence s’installe dans notre quotidien et ceux des plus jeunes générations comme une ultra-violence, perturbant l’ordre des choses qui ne devrait pas être dérangé : l’insouciance à laquelle nous avons tous droit d’une certaine façon, en passant bien entendu par les plus jeunes d’entre nous ! Mais qu’est-ce que le consentement ? Qui concerne-t-il ? Quels sont les abus au détriment du consentement et comment se faire aider en cas d’abus ? Voilà de nombreuses questions très importantes sur lesquelles il serait bon de se pencher en ce début d’année… Histoire de ne pas redonner vie au chaos qui nous a ensevelis ces dernières années.
Le verbe consentir est un synonyme des verbes accorder ou encore autoriser. Cela signifie que l’on est d’accord avec quelque chose, et qu’on le fait savoir de manière explicite. Bien sûr, cela signifie que la personne a d’abord été informée des conséquences possibles, et est d’accord avec les risques et la situation. Deux exemples ici sont bons à rappeler, je trouve : L’idée du consentement sexuel tout d’abord. Lorsqu’une femme se fait accoster dans la rue et qu’elle dit « non », elle se prononce clairement vers un refus. Pas la peine donc d’insister, elle ne désire pas donner de suite positive à l’échange (qu’elle n’a d’ailleurs ni demandé, ni encouragé). Autre exemple : l’idée du consentement politique. Un processus démocratique voudrait (…) qu’un candidat nous informe du programme de son parti, s’il venait à être mis au pouvoir. Lorsque l’électeur se rend dans l’isoloir et se prononce et donne ainsi son consentement pour permettre à un candidat et/ou son parti de mettre en place son programme. Par extension lorsqu’il vote pour un parti, il refuse de donner son aval aux autres propositions.
De manière générale, le consentement d’une personne est obligatoire pour tout. Vous ne pouvez par exemple forcer quelqu’un à dire ou à faire quoi que ce soit… Et cela concerne absolument tout ! Vous ne pouvez pas prendre quelque chose à quelqu’un sans son autorisation, ou encore, divulguer une photo de lui sur internet sans son autorisation… Cela concerne aussi nos libertés, qui sont un droit acquis par nos anciennes générations qui se sont battues pour eux, pour leurs libertés, mais aussi les nôtres ! Ainsi, la notion générale de consentement correspond au fait d’être d’accord avec ce qu’il se passe.
Dans le cas du consentement sexuel, pour y revenir, on parle du fait que vous soyez d’accord avec certains gestes, en lien avec une relation de nature amoureuse ou sexuelle. Attention, le consentement sexuel ne concerne pas seulement le rapport sexuel et la pénétration, mais tous les gestes avant cela, de la caresse au baiser. Ainsi, vous devez donner votre consentement et avoir celui de votre partenaire, pour vous embrasser, pour vous caresser, pour les préliminaires ou l’acte de pénétration. Le consentement peut être donné pour certains gestes, et pas pour d’autres, par exemple, j’accepte d’embrasser, mais ne souhaite pas aller plus loin, ou, je veux bien faire les préliminaires, mais pas de pénétration. Le consentement peut aussi cesser au cours de l’acte sexuel, à partir du moment où la demande d’arrêt de l’acte est réalisée (par des paroles ou des gestes) l’acte sexuel doit cesser. Aussi, le consentement, ou le non-consentement, n’est pas obligatoirement donné de manière verbale, mais il doit être clair, dans les réactions, les gestes ou l’attitude par exemple. Une personne n’a pas besoin de se débattre pour expliquer qu’elle ne consent pas à un rapport (certaines personnes restant tétanisées par la peur). Il s’agit donc d’une écoute mutuelle. Une personne qui ne dit rien ou ne fait rien ne donne pas son consentement pour autant. Notez que le parallèle vers l’idée d’un consentement général est largement similaire.
Le consentement est censé être un droit inné chez chaque être humain. Il peut être donné ou retiré à tout moment, même durant un rapport. Malheureusement, au sein de notre société ultra-connectée et super ciblée sur son petit nombril, le consentement est une notion qui n’est pas toujours respectée. Ainsi, de nombreuses personnes sont, chaque année, victimes d’abus… Et cela concerne de nos jours chacun d’entre nous : On nous interdit de… On nous oblige à… On nous force à… On nous dit que… On nous impose le non-choix comme un non-droit à nos libertés, au fait de se faire un avis, son avis, avec notre libre arbitre et notre sens critique, prétextant tout un tas de bonnes raisons dont on nous impose aussi une logique non-vérifiée.
Alors que faire ? Comment réagir ? Face à un abus, l’idée de ne pas rester seul, de faire appel à l’autre semble s’imposer comme une évidence. Il est d’ailleurs de notre devoir de ne pas laisser faire lorsque nous constatons un cas d’abus en matière de non-consentement. Rappelons que notre liberté s’arrête là où commence celle des autres ! Et lorsque le chaos fait bloc contre nous, l’heure de se regrouper et de se serrer les coudes contre l’adversité semble avoir sonné. N’oublions pas que « l’ennemi », de son côté, semble souvent pratiquer le vieil adage « Diviser pour mieux régner ». Et lorsque nous décidons de plonger dans ces eaux-là, en dépit de la logique qui devrait être notre, c’est à l’encontre de notre propre cause que nous luttons. A méditer donc…
Belle année 2022 à toutes et à tous !
Scylla…
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Crédit photo : Christian LUEME