Coup de plume

Par-delà l’éther…

A propos du Spleen, Baudelaire commençait ses mots par un « Quand le ciel est bas et lourd »… Le Spleen, ce sentiment particulier qui ne me berce rien d’étrange dans les maux qu’ils me laisse en bouche. Un anaphore de subjonction de subordination… Un lieu éternel qui n’a d’ombre que sa propre définition… Une pesanteur qui invite à l’effacement, au silence, au « plus jamais ».

Depuis sa création en janvier 2018, ce blog n’avait jamais perdu le fil des mots, trouvant son apogée dans l’écho de l’enfermement, cette chorégraphie statique et tyrannique, qui nous avait submergée en 2020. Ils s’étaient révélés, comme toujours, un exutoire, un champ lexicale de la tristesse, un comble à l’ennui en ce qui me concerne… Parfois peut-être une raison de vivre. Durant des jours, des semaines, des mois, des heures, #thestormiscoming avait vibré au son des bâtiments de cœur qui étaient miens. Et pourtant…

Imagine une danse qui n’en finirait plus… Une longue étreinte avec la lumière, pauvre insecte que je suis. Une attraction infernale qui nous brûle l’âme et la peau de sa chaleur langoureuse. A force de m’immoler… « Quand tout se répète, prendre allumette. Plus de je, mettre le feu et s’autodafer » écrit-elle ! J’en ai perdu l’envie, les mots… Les maux peut-être aussi. J’ai donc trouvé refuge dans le silence… Est-ce là une forme de justification ? Je ne le sais pas. Je n’ai appris à me justifier que lorsque je commets une erreur.

Quand tout se répète, prendre allumette… Parfois, faut-il savoir s’éteindre, mourir en quelque sorte, pour pouvoir retrouver le chemin de croix.Un besoin de silence, d’un plus rien, de ne plus être pour mieux renaître. Et en attendant, l’idée de se retrouver, se renourrir, d’autres choses, d’autres personnes. D’à nouveau trouver l’envie à travers l’idée d’un ailleurs. Cet exil, je l’ai puisé dans l’idée du travail. Retrouver l’idée de l’insolence, l’odeur des corps qui dansent dans l’obscurité. J’avais remodelé à mon image notre projet principale, mais celui-ci restait trop étriqué à mes envies les plus désaxées. Je suis donc à nouveau débraillé dans le noir, «  m’ensevelir dans tes débauches d’amour ».

Par delà l’éther, demain ne devrait plus être ce qu’il était hier. J’ai trouvé un écho à mon ennui, des projets quand le vent souffle, une drague qu’on regarde avant de la faire tourner. Lorsque les murs deviennent trop exigus, il faut savoir les pulvériser, que ça bouge, que ça frappe d’une violence sans nom, bouillonnante… Le bordel d’un bar, la nuit. Et cet esthétisme dans l’idée du tournant, à travers des yeux ébahis !

Je n’ai pas perdu le goût du mystère… Je l’ai même peut-être retrouvé. Mais l’idée du poison se fait sulfure !

Scylla…