« Lecteur, as-tu quelquefois respiré avec ivresse et lente gourmandise ce grain d’encens qui remplit une église, ou d’un sachet le musc invétéré ? » et si chaque essence doit posséder son propre écrin, il n’est nul doute que ces premières lettres du célèbre poème de Baudelaire auraient pu être influencées par cette maison que je viens de découvrir, me subjuguant le cœur et l’âme… 

Loin des grandes enseignes  multi puissantes sur le marché de l’impersonnalisation, vibre une enseigne en plein cœur du centre ville de Luxembourg. Une enseigne dont l’intelligence première est de miser sur une uniformité élégante, distinguée et impertinente à la fois. Un écrin qui interpelle, autant qu’il invite à l’interprétation… Montale Parfums, la première maison à avoir misé sur le bois de Oud, dans les années 90, signe son empreinte d’un flacon d’aluminium, inspiré des gourdes du désert, pour protéger et conserver les essences précieuses, contribuant ainsi à leur évolution. De sa courte linéaire, il incarne l’alliance de la modernité luxueuse et de la conservation des traditions.

Une fois les pieds dans la boutique située rue des Capucins, c’est un accueil chaleureux, sincère, qui m’invitant à découvrir ce que j’aurais tendance à appeler le parfum de la passion, m’a directement mis à l’aise… En effet, même si l’on m’avait largement prévenu, c’est plus que sceptique que je me prêtais à l’exercice  de me laisser deviner par d’illustres inconnues. « Tu verras, elles te ciblent directement et te proposent un parfum qui te colle directement à la peau ». C’était sans compter, selon moi, sur ce côté antinomique, dont ma personnalité se régale à se dessiner. Il y a, dans le fait de se laisser dénuder de la sorte, quelque chose de très impudique… Finalement, s’en aller ainsi à se laisser deviner nous éviterait presque à nous allonger sur un canapé, l’âme au repos, nous délectant presque de cette quasi autopsie de ce que nous sommes au plus profond. Et n’allez pas croire que nous sommes armés face à ce genre d’expérience… Le côté olfactif nous dénuant de toute opposition, tant il nous replonge dans ce passé conscient ou enfermé dans des écrins tantôt faits de velours, tantôt faits de rouille. 

Ainsi donc, au fil des minutes…. Une heure trente pour être honnête, j’ai non seulement découvert ces précieuses essences signées de la maison Montale parfums, ces effluves pensées, étudiées, dessinées pour nous coller à l’âme comme une deuxième peau, faisant de chacun de nos gestes une chorégraphie subtile et délicate de ce que nous sommes, digne des plus beaux dessins animés. Des empreintes de qualité, composées des meilleures matières premières, toutes sélectionnées avec le plus grand des soins, histoire de nous rester fidèles. Mais si les minutes peuvent parfois se faire synonymes de supplices, elles peuvent aussi se faire un cadeau de la vie. Une rencontre, sans doute inattendue, bien que je ne prête plus rien d’innocent à hasard en qui je ne crois définitivement plus, qui nous plonge dans ces moments rares dont on pourrait définir le bonheur. Des âmes, des personnalités, qui s’emboîtent, qui s’interpénètrent parfois aux nôtres pour ne former plus qu’une vie meilleure, pensées par celles et ceux qui décideront de ce que sera à nouveau demain ! Mais je m’égare…

« Un parfum c’est une matière première naturelle vivante, qui continue sa macération. La fragrance que vous achetez aujourd’hui va acquérir sa force & sa rondeur au fur et à mesure de sa conservation. Temps et macération : le secret d’un élixir. » – Pierre Montale 

Est-ce le fait d’avoir été un peu mis à nu, ou la sémantique analytique d’un monde qui se ressemble, le temps a perdu ainsi toute emprise sur ma vie, me laissant ainsi littéralement tomber sous le charme de deux parfums. Un premier définissant ce que je veux être, ce qui me définit et me sied à souhait, cette liberté sans entraves que je me donne, que je m’autorise. Un deuxième pour cette nostalgie profonde esquissant cette mélancolie profonde qui enivre mon adn. Et pourtant, il est rare que je me donne si facilement… Mais pour le coup, moi qui étais si sceptique, bien que sous le charme, la magie de l’éthique ayant tout de même fonctionné, je dois bien avouer que c’est avec le sourire et une jolie satisfaction que je suis sorti de cette alcôve dans laquelle j’ai aimé me perdre. 

On peut prêter toute la poésie qu’on veut aux mots, aux émotions, aux souvenirs… Rien ne traduit mieux la beauté de la vie que la vie elle-même. Un parfum se doit d’être bien choisi, parce qu’il représente ce que nous sommes dans l’instant… « Qui » nous sommes ! Dès lors, deux choix se posent à nous : s’en laisser aller au facile et accepter qu’on choisisse pour nous un parfum que le monde nous partagera, ou se donner la chance de confier ce soin à des personnes, qu’on pourrait aussi qualifier de fées, dont la passion est le savoir, la maîtrise et l’écoute. Autant de qualités faisant, en ce qui me concerne du moins, mon camp est tout choisi. Envie de vous plier vous aussi à l’exercice ? Je vous préviens, l’aventure est aussi humaine qu’elle est surprenante. Toutes les infos de la boutique Montale parfums se trouvent en bas de cet article. 

Pour ma part, je terminerai sur un grand merci, à ces deux belles rencontres qui, non seulement ont été d’une gentillesse sans nom, mais m’ont aussi conforté dans ce choix de vie qu’est le mien « vivre libre » ! Et cette liberté là, n’a aucun prix.

Scylla…