Peut-on parler du centre névralgique de Mons, de cet endroit qui bouillonne de bonnes idées et de belles initiatives, sans parler de ces piliers qui sont là et qui vibrent depuis toujours ? Car, outre les nouveautés, Mons compte aussi à son actif des commerces hyper intéressants, qui débordent de belles ondes et qui sont comme plantés dans le décor depuis tellement longtemps qu’on ne saurait presque plus dire quand ils ont ouvert. Souvent, derrière ces commerces se cachent des vies, des histoires et des cœurs qui vibrent au rythme du sourire de l’autre…

Une semaine thématique sur la ville de Mons, c’est une façon comme une autre de me souvenir de moi, d’où je viens, de mes origines… Et de comment je suis arrivé là où j’en suis aujourd’hui ! Dans la longue liste des endroits où j’ai travaillé… Tout au début de cette liste… Il y a un endroit phare. Un lieu presque magique, où j’ai vécu d’une certaine façon pendant plusieurs années. Cet endroit a survécu à pas mal de périodes, de tendances, de modes, de galères aussi parfois. Et pourtant, fort de l’âme qui lui souffle vie depuis des années, le commerce a su tenir debout, malgré le vent, les tempêtes et le froid. En s’adaptant toujours… là encore une fois, aux tendances, aux envies, aux besoins. Il y a quelques années, cet endroit c’est « le » lieu où on allait chercher une carte à l’occasion d’un anniversaire, d’une fête ou l’autre, d’une occasion particulière… Tant pour faire plaisir que pour remonter le moral. L’endroit regorgeait alors de belles propositions, toutes sélectionnées avec soin. Puis est venu le temps de l’e-mail… Bousculant les traditions et bonnes vieilles habitudes dans son sillage. Qu’à cela ne tienne, d’autres perspectives seraient à envisager. Ce commerce déjà présent depuis un bon moment, qu’on appelait « La carterie » faisait déjà partie des meubles et c’était tant mieux.

Cet endroit, dans ma mémoire, est gravé à jamais et pour de nombreuses raisons… Déjà, premièrement parce qu’il est figé dans une période particulière de ma vie, un tournant où je me cherchais beaucoup. Une période heureuse, mais aussi instable, faite de fragilités, d’incertitudes et de beaucoup de légèreté aussi. La carterie c’était le boulot, mais c’était aussi ce lieu stable, solide, fait de beaucoup de valeurs, où l’on se sentait presque protégé du monde extérieur. A tel point qu’il nous arrivait d’y passer pendant nos jours de off, surtout lorsque la vie ne nous faisait pas de cadeaux (où ce qui pouvait être le cas à l’époque, celle-ci restant très insouciante finalement). Il y avait donc là quelque chose de sécurisant, aussi  par le regard attentif et attentionné qui nous était toujours porté,  à ne pas nous dire ce que nous aurions aimé entendre, mais c’est cela aussi la vie… Ce lieu, hautement symbolique l’est aussi parce qu’il est un de ceux qui ont construit la personne que je suis aujourd’hui. J’y ai appris la rigueur, la droiture, la commercialité, la détermination… A l’image de Veronique Dethy, gérante et propriétaire de la boutique. Je me souviens qu’à l’époque, bouillonnait l’ère des premiers téléphones portables… Et le téléphone, on ne le prenait pas sur nous pendant le boulot. En tout cas, on ne le pouvait pas. Souvent, on ne comprenait pas cette « règle » qui nous ennuyait plus qu’autre chose. Aujourd’hui, en tant que « patron » il n’y a rien qui m’énerve plus que de voir des professionnels les yeux rivés sur leur smartphone, perdant tout contact avec la réalité qui est en train de se jouer tout autour d’eux. La rigueur reposait aussi dans le fait de savoir « bien accueillir » un client, avec un « bonjour » et un sourire sincères, une attention toute particulière, une écoute pour cerner ses besoins. Lorsqu’il m’arrive d’entrer dans une boutique aujourd’hui, c’est le minimum syndical que j’attends, dans la cas contraire il est fort à parier que je ne sois pas en condition pour acheter. On nous sensibilisait à la logique, à la parfois fragilité du secteur, à la réalité rencontrée par les indépendants. A l’époque, je me souviens qu’il ne devait pas toujours être facile de m’avoir pour employé, mon caractère n’étant pas toujours facile. Souvent je ne comprenais pas, n’acceptais pas la critique, filait dans mon coin et boudais. Aujourd’hui, lorsque je me retourne sur cette période, j’y vois un apprentissage très intense, où tout ce qui pouvait parfois me déranger est devenu une force, car j’ai fini par me rendre compte que toutes ces belles valeurs « a l’ancienne » ont forgé mon savoir-faire et mon bagage professionnel. Il est là quelque chose que moi aussi, aujourd’hui, je partage et j’enseigne à mes équipes. Et rien que pour cela, j’ai énormément de respect et de reconnaissance envers Madame Dethy. Si je n’avais pas été son élève en quelque sorte, à l’époque, je ne sais pas si je pourrais fonctionner aujourd’hui avec autant de belles valeurs.

Aujourd’hui, La carterie a déménagé, s’est positionnée un peu plus haut  dans la rue de la Chaussée, en plein cœur du piétonnier et vibre sous le nom de « Carterie & Découverte ». Si vous êtes montois, pas besoin de vous en parler, le lieu est incontournable et qu’on jette la pierre au premier venu qui n’y aura jamais mis les pieds. Si vous n’avez pas encore visité  Mons, il faut y passer… C’est l’endroit où vous trouverez toujours votre bonheur lorsqu’il y aura un cadeau à faire. Des cadeaux funs, amusants, joyeux, parfois impertinents aussi, pour tous les âges et toutes les occasions. Dernièrement, Veronique Dethy a ouvert une deuxième boutique dans le piétonnier de Mons, pour lequel elle s’est souvent battue. L’enseigne s’appelle « L’Ôdyssée des Sens », un endroit magnifique, concept store un peu salon de thé, paniers garnis régionaux, proposant de la déco, des bougies et senteurs, des accessoires de mode, maroquinerie, bijoux… Beaucoup de choses du coin, faites mains, du bio… De belles valeurs en définitive, à l’instar de cette envie de faire plaisir dans laquelle la propriétaire des établissements baigne depuis des années. Chaque objet vendu dans ses boutiques étant sélectionné avec réflexion, soin et coup de cœur. Je me souviens qu’à l’époque, nous étions tous super impatients, lorsque Véronique revenait de collection, de voir arriver les palettes de nouveautés, pour les déballer ensuite et leur trouver une place adéquate. Je pense que cela n’a pas dû changer…

Il m’était impossible d’aborder cette semaine à thème sur la ville de Mons, sans parler de cet endroit symbolique, tant pour moi, pour mon histoire que pour le centre de la ville. Une façon aussi, sans doute, d’écrire un grand « merci » à Madame Dethy pour ces années où elle a veillé à sa façon sur moi, construisant sans doute un peu sans le savoir mon avenir, ma personnalité, ainsi que mes forces. Une grande dame sur qui je porterai toujours un regard admiratif, bienveillant et pour qui j’aurai toujours énormément de reconnaissance !

A demain !

Scylla…