Scylla, en clair-obscur…
L’on pourrait imaginer que je vais mal… Les langues de putes doivent s’en donner à cœur joie ! Et pour cause, un mois presque et demi, ou quelque chose comme cela, que je n’ai pas posé les mots sur papiers. Un mois presque et demi, dirons-nous, que je me suis retranché dans le silence… Et si l’on dit « Qui ne dis mots consent », ne dit-on pas aussi qu’il faut parfois se méfier des apparences ?
Cela fait maintenant plus de deux ans que je n’avais pas manqué un seul de ces rendez-vous… Un article tous les deux jours. Deux ans que ce blog rythmais au son du battement de mes veines. Et puis là, « sans crier gare », le cardiogramme s’était arrêté d’un coup sec, tel un cœur qui cesse de battre. Définitivement ?
Et vous savez comme moi ce qu’on était ces deux années de galère sans nom… Ou plutôt, portant un nom que je saurai encore entendre, tellement celui-ci m’a pourri la vie au quotidien, laissant dans son sillage le doute, l’inquiétude, l’incertitude et tout un tas de mots en ude qui n’avaient pour seul intérêt que de torturer dans mon essence. A dire vrai, avant ces deux années, 2019 n’avait pas non plus été la meilleure année de ma vie, l’équipe qui m’entourait n’étant pas plus efficace qu’un cadavre qu’on laisserait là pour arrêter les voiture, sur une route totalement déserte. A l’époque, chaque matin rimait avec une nouvelle aventure parfois plus surréaliste qu’une mauvaise série Netflix ! Pour l’heure, la reprise (j’avoue, au sein de ma société on s’est battu pour toutes les rencontrer), la fin des mesures sanitaires… etc. La vie reprenait son cours… Mais pourquoi ce silence alors ?
Tout simplement parce que tout va extrêmement bien… A tel point que j’ai pu me noyer à nouveau dans le travail, mais pas celui d’avant Covid ! Mon entreprise s’étant spécialisée dans l’organisation de salons grand public, j’avoue que j’avais fini par me fondre dans un rôle qui ne me sied guère, celui de l’automatisation. Il fallait faire les choses… Pour survivre… Avancer tant bien que mal et tenter d’avancer. A décharge, avoir repris notre événement principale n’avait pas été de tout repos, puisqu’il avait fallu d’abord redonner une vie, tout en nettoyant, ce concept qui avait été abandonné là par son ancien organisateur, qui en avait usé et abusé ! Il y a l’idée de la consommation… Et celle de la consumation. Puis, l’idée de cette première équipe portant encore les stigmates de ce qu’avait été le règne de l’époque, celui d’une dictature insensée, n’ayant pour seule attente que celle du fric à tout pris, et de l’envie boulimique d’un égo surdimensionnés… Nous avions connus le harcèlement, la toxicité, la règne du « diviser pour mieux régner » et bien entendu l’humiliation et l’hypocrisie. Est-ce sans m’en rendre vraiment compte ? Ou est-ce sans vouloir me l’avouer ? J’avais moi aussi été abimé par tout cela… Mais je me devais de garder le silence et d’avancer pour me frayer un chemin « politiquement correcte »… Faire mes preuves… Monter… Prouver… Me justifier, encore et toujours, pour des erreurs qui n’étaient pas de moi. Il n’y a rien de plus désagréable. Ais-je à l’époque été le meilleur leader qui existe ? Franchement, je ne le crois pas ! Mais a force d’avancer dans le noir, on ne peut que finir par trébucher. Ces deux années de « pauses » qui n’en étaient pas vraiment, puisque contrairement à beaucoup d’autres, nous ne nous sommes pas caché derrière l’idée d’une nouvelle « année blanche », m’ont aussi permis de me retrouver, de cerner à nouveau l’endroit où je voulais aller et le chemin que je souhaitais emprunter.
Aujourd’hui et depuis quelques mois, les nuages sombres sont passés et ont fait place à un soleil plus que rayonnant. Son déclencheur ? LIFE… Ce salon, qui ne porte pas ce nom par hasard, ce renouveau, cette essence qui me colle à la peau parce que venant de moi. Finalement, l’International Tattoo Convention n’était qu’un concept qui ne m’appartenait pas vraiment. De un parce que son écho est assez restreint et limite vachement les possibilités. De deux, parce que le champ de l’élargissement était assez maigre. Combien d’événements du type proposent encore et encore ces trucs restés bloqués en 1990 ? LIFE va beaucoup plus loin, il révolutionne, change fondamentalement les codes et permet de recréer les limites pour mieux s’amuser à les dépasser ensuite. Et puis… Il y a cette nouvelle équipe, presque totalement reconstituée. Une équipe au sein de laquelle je n’ai eu aucun de mal à trouver ma place, à qui je donne le ton et surtout sur laquelle je peux compter !
Et c’est bien là l’essence même de l’épanouissement qui est le mien aujourd’hui… Le silence, parce qu’un épanouissement extrême ! Quel chef d’entreprise ne rêve pas d’une équipe pour l’entourer, constituée de personnes se sentant concernées parce que qu’elles font, ce qu’elles construisent ? Des « mini-moi » qui tentent d’anticiper, de penser à ma façon, tout en gardant cette liberté que de rester eux-même, cette mixité des personnalités donnant fruit à une richesse d’idées qui font le secret même de ce qu’est LIFE ! Honnêtement, cela n’a aucun prix… J’en ai parfaitement conscience. A tel point qu’il m’arrive très souvent de stopper le temps, créant un arrêt sur image, qui voit naître un sourire rayonnant sur mon visage. Je respire… Je peux à nouveau respirer et m’amuser à concevoir, à développer, à imaginer, à révolutionner, à oser, avec un certain confort même financier ! Là où j’avais du vérifier, repasser, refaire ou faire moi-même tout court, afin que les choses soient bien faites, délaissant le pourquoi j’avais décidé de prendre le risque de me lancer sur ma propre voie, je me surprends souvent, aujourd’hui, à constater les prises d’initiatives de mon équipe, menée par un bras droit en qui j’ai une totale confiance ! Des gens qui ont compris les enjeux, les intérêts, mais aussi les valeurs qui sont miennes et que je veux insuffler à tout ce qui naît de ce que mon entreprise crée et développe.
Aujourd’hui, il est temps de retrouver l’écriture… Mais, d’une certaine façon, j’avais envie de reprendre différemment, de dire les choses, encore, comme je les pensent, comme je suis. De poser les mots, là où j’avais parfois pris l’habitude de poser les maux. Juste terminer ceux-ci par un « Merci », par un « Bravo », par un « Continuez, vous me rendez heureux… Fier aussi ! ». Peut-être aussi par un « Je vous aime… » ?