Coup d'œil

Squid Game… Tout ça pour ça ?

11 millions de foyers dans le monde… Voici donc les chiffres qui accompagnent, en à peine quelques semaines, la lecture de la série « Squid Game », nouvelle série tendance de la plateforme Netflix. Un succès phénoménal qui, lorsqu’on s’y penche d’un peu pas trop près, a parfois du mal à s’expliquer !

Squid game… Traduisez « le jeu du calmar », un jeu retrouvé traditionnellement dans les cours de recrée des écoles sud-coréennes. Un thème repris par la série, pour en faire un jeu mortel et malsain, suscitant, apparemment, un grand intérêt auprès des adeptes de la célèbre plateforme payante. Est-ce une adaptation de la franchise Hostel ? Est-ce inspiré de la violence made in Tarantino ? Une version dessinée sous forme de série de Saw ?  Ça aurait pu… Mais non !

La critique nous l’annonce comme un mix  entre Battle royal, un classique du genre et Hunger games, des jeux où le dernier survivant l’emporte, devenant très très riche au passage. Un synopsis relativement simple finalement… La série nous propulse en Corée du Sud, met en scène 456 joueurs en quête d’une belle somme d’argent pour diverses raisons. Des profils provenant d’horizons différents, de couches sociales diverses, hommes et femmes, qui vont s’affronter dans des jeux enfantins et mortels. Si, en soi, l’idée peut s’avérer bonne, plusieurs pierres vont venir faire choper le lecteur… Car une fois le premier épisode passé, celui-ci ayant le mérite d’attirer directement notre attention, le second, lui traîne en longueur et laisse la porte entre-ouverte à l’ennui. Dans un premier temps, l’intrigue esquissée, les codes de l’image à travers les uniformes (un code qui ne nous est pas vraiment étrange puisqu’il est largement exploité par la franchise La Casa De Papel), les symboles, les codes de notre enfance nous intriguent et interpellent. Une fois l’effet de surprise passé, là où le scénario devrait rebondir, afin de ne pas nous laisser nous endormir, celui-ci au contraire s’installe dans la monotonie… Première erreur ! Une erreur qui se reproduira très souvent tout le long des 9 épisodes.

Passé l’histoire de l’ennui, un deuxième facteur, omniprésent tout le long de l’histoire : la violence. Si celle-ci, de manière générale, n’a pas pour habitude de me déranger, puisque je peux parfois… Souvent ? M’en nourrir, c’est sous la forme d’un message qu’elle est présente avec l’intention de véhiculer quelque chose. Si on prend le cas de Hunger games, qui reste finalement très soft en matière de violence, ou l’excellent Battle royal, où la violence règne par contre en maîtresse, c’est pour dessiner  les failles d’une société en mal-être et en perte de repères. Ici, il s’agirait plutôt d’une ultra-violence tout à fait gratuite et finalement très bête. C’est souffrir pour faire souffrir, tuer pour tuer… Nourrissant au passage le lecteur avec une facilité abrupte au possible.

La fin ? Elle pourrait avoir un sens… En effet, je suis particulièrement friand de ces dernières secondes qui bousculent toute la lecture et nous laissent bouché bée. On aurait pu s’attendre à ce genre de fin… Je m’y attendais d’ailleurs. J’aurais même préféré ! Mais non… Pourquoi se casser le cul finalement ? Pourquoi aller bousculer la lenteur, le manque de relief, de modernité qui s’inscrit tout le long du développement d’une histoire stoïque ?! La fin, ici, se contente d’être une fin qui se laisse présager depuis plusieurs épisodes : en gros, tout ça pour rien. Juste un truc ultra gratuit pour ne faire que dans le gratuit !

Finalement, je me dis « beaucoup de bruit pour rien ». Souvent, je ne comprends pas la critique qui descend une série, un film, une pièce qui s’avère être une petite pépite, lorsque la même critique plébiscite Squid game qui ne renferme pas grand chose de très utile. Lorsque l’actualité nous fait écho d’un enfant tabassé dans une cour de récréation après avoir joué à « Un, deux, trois soleil », on se dit qu’on aurait peut-être pu se passer de ce genre de modèle. Pour les adeptes, bonne nouvelle, une deuxième saison est en cours de tournage… Pas sûr que je m’y penche, cette fois, par contre !

Scylla…