Sur le Qui-vive…
La liberté… Parmi toutes celles qui nous sont autorisées, celle de rouler à bord d’un véhicule que nous conduisons, sous réserve d’avoir obtenu le permis. Une fois ce fameux Saint-Graal en poche, un monde de perspectives s’offre à nous. Fini les transports en commun toujours en retard… Fini les longues attentes dans le froid glacial des hivers luxembourgeois… Fini aussi de devoir dépendre de « truc » ou de « machin » pour pouvoir se rendre d’un point A à un point B. La liberté est là… Mais tout peut s’arrêter en un seul instant !
Sur #thestormiscoming, il est vrai que je vous ai habitués à du Fun… Je vous parle de produits ou de marques que je découvre. De ces collaborations que je peux avoir avec des événements, ces sociétés qui produisent ces belles choses qui nous font plaisir. Je vous présente des personnes extraordinaires et super-intéressantes dans mes interviews. Je vous ai aussi habitués à poser le regard là où je dépose mes mots pour parler des maux de la terre… Depuis deux ans et demi donc, on peut dire qu’on s’amuse bien. Et pourtant… J’ai aujourd’hui conscience que tout cela pourrait s’arrêter du jour au lendemain. D’un instant à l’autre, plus un mot… Le silence ! La raison de cela ? Je vous rassure, loin de moi la volonté de mettre un terme à la liberté d’expression libre et totale que je me suis créée sur ce blog. Mais tout simplement le fait que, comme tout un chacun, je peux prendre la route pour ne pas en revenir… Tous les jours, nous prenons le volant et risquons parfois notre vie… Voir celle des autres. Parfois pour une simple bêtise peut tout faire basculer !
Loin de moi l’idée ici, à travers cet article, de juger les autres… Je suis le premier à devoir être pointé du doigt dans mon comportement sur la route. Depuis que j’ai mon permis, ceux d’entre vous qui me connaissent dans l’intimité le savent, j’adore rouler, tant j’y ai découvert une liberté que je ne connaissais pas. Pour rappel, avant de construire cette vie que je mène au Luxembourg, je vivais à Bruxelles… Là bas, la liberté avait une autre résonance. Je tendais le bras pour être proche de tout : stations de métro, arrêts de bus ou de tram, centre-ville etc… Avoir une voiture aurait été d’une inutilité absurde, tant celle-ci aurait été garée en permanence. Dès lors, pas besoin d’un permis de conduire… Par contre, une fois confortablement installé au Luxembourg, je me suis vite rendu compte qu’il allait falloir remédier à cette situation… Ce qui justifie l’obtention tardive du permis, en ce qui me concerne. Une fois cela fait, j’ai (re)découvert le monde pour ainsi dire. Et c’est là que nous découvrons la réelle consonance du mot « liberté ». Toutefois, le Luxembourg faisant bien les choses, au bout de deux années de conduite, vous êtes invités à suivre une formation préventive, une fois celle-ci passée, le permis définitif vous est enfin octroyé. Et là où certains, comme moi, n’y voient qu’une formalité obligatoire, une fois en place notre regard sur les choses peut vite changer.
La formation de la CFC à Colmar-Berg, ça fait plus de deux ans que j’en entends parler… Et à en entendre parler les gens, j’avoue que je n’étais pas très chaud de m’y rendre. S’il est vrai que j’adore prendre la route, n’ayant pas peur de rouler plusieurs heures d’affilées, sur parfois de longues routes, j’étais beaucoup moins chaud à l’idée d’aller faire des dérapages et autres loopings dont le monde me parlait tant. Rouler : ok… Aller « mettre en danger ma voiture » semblait à mes yeux beaucoup moins fun, surtout devant un groupe d’inconnus. Mais pourquoi un stage obligatoire au fait ? « Les conducteurs novices sont trois fois plus impliqués dans les accidents de la route que les conducteurs expérimentés. Les jeunes de moins de 25 ans représentent moins de 10% des automobilistes mais ils sont impliqués dans presque 25% de tous les accidents de la route » nous explique Jean-Philippe, l’instructeur qui s’est occupé de notre groupe. Le Luxembourg a donc choisi de miser sur le coté préventif, obligeant ses jeunes conducteurs à venir prendre conscience que nous ne sommes pas les maîtres de la route et que certains facteurs peuvent nous faire dévier du droit chemin, nous amenant parfois à nous vautrer, filant le nez droit dans le mur.
Sur le terrain, c’est en effet une réelle prise de conscience qui s’invite… Plusieurs ateliers, sur un terrain immense, sont au programme de la journée. Du rond-point glissant nous apprenant à « comment rester maître de notre véhicule en cas de dérapage », à la piste glissante sur laquelle il faut freiner pour éviter un obstacle (pas de chance, nos belle-mères ne sont pas invitées à cette occasion, elles sont remplacées par des jets d’eau), en passant par la route où des plaques font dévier nos voitures de la route, pour nous permettre de voir « comment en reprendre le contrôle ». Mais ce n’est pas tout… Permis tous les exercices pratiques proposés durant la journée, certains nous montrent ce que seraient nos réactions et leurs conséquences dans la vie réelle. Une journée enrichissante, forte en sensations pour nous amener a tester réellement nos réflexes, notre conduite et nos véhicules. Il est vrai que dans la vie réelle, nous avons rarement l’occasion de pouvoir tester ces choses là de façon « volontaire »… Car quand elles arrivent, on n’y est jamais réellement prêt finalement. Le fait de pouvoir tester cela nous montre que nous ne sommes finalement que des hommes… Qui risquons parfois notre vie et celles des autres, pour gagner deux minutes trente-deux… Moi le premier ! L’initiative, qui s’annonçait plus être une perte de temps qu’autre chose, est donc plus qu’à applaudir, car il est vrai que notre statut de Jeune conducteur, associé à notre manque d’expérience peut nous faire passer à coté de certaines mesures à ne pas négliger.
Si cet article n’aura pas le mérite de changer votre vie, il aura au moins celui d’expliquer qu’ici au Luxembourg, les choses sont parfois bien faites. Un stage de sensibilisation, on voit parfois ça comme une obligation un peu bête, dont on a envie qu’elle passe vite tellement l’ennui sera vite du rendez-vous. Le CFC, ici, fait particulièrement bien les choses : les instructeurs annoncent le ton dès le part, ils ne sont pas là pour nous juger, nous invitant au tutoiement. Durant ce stage, chacun est libre de rouler comme il le souhaite : tester ses limites et celles de son véhicule ou jouer la carte de la prudence sans prise de risque. Pas de mauvais profils, juste une volonté de sensibiliser… Et ça marche ! Alors je ne sais pas si demain, lorsque je me réveillerai en retard, j’aurai ce réflexe de me dire que « c’est la vie » et que je ne la mettrai pas en danger pour gagner deux ou dix minutes. Mais il est sûr que j’aurai parfois une petite pensée pour cette belle journée instructive que j’ai passée… Un grand merci donc à Jean-Philippe, mon instructeur pour cette formation, qui a su faire un travail excellent, dans une ambiance plus que décontractée.
Pensons à lever le pied de temps à autre !
Scylla…
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