Coup de plume

Tout nu, devant vous, un peu bête…

Une histoire, à priori, commence toujours par un début et se finit… Par le mot  fin ! Je suppose ici l’a priori, parce que c’est ainsi qu’on nous apprend les choses, c’est plus facile ! Du haut de mes années bien écoulées, à force de plonger en apnée dans ces mots qui me transcendent, la perception du monde finit par prendre une dimension parfois tout autre, qui me fait deviner que mes histoires à moi, se terminent souvent sur une faim.

Est-ce ce qui m’a été éduqué, ou tout simplement ce que la vie a gravé dans mes veines, je ne sais pas… Quoi qu’il en soit, même dépourvu de réponses, je me connais et je sais, depuis quelques semaines, que quelque chose devait à nouveau mourir pour faire place à quelque chose d’autre. Et c’est souvent ainsi en ce qui me concerne. Je brûle de passion, savourant l’instant, profitant du moment, tout en ayant conscience que la passion est brutale, qu’elle se veut violente, aveugle et éphémère. Le temps de jouer ses trois petits accords, le temps fini, la valse se termine, prenant à d’autres danses. Parfois, avec le temps, j’ai aussi appris à entraîner les fins, pour satisfaire ma propre faim. A force de mettre un pas devant l’autre, j’ai finalement appris à me connaître, j’ai défini mes angles, mes perspectives, au gré de mes envies et de la façon dont  je souhaite mener ma propre vie. Lassitude oblige, j’ai compris que lorsque l’ennui s’est immiscé, il n’y a plus à se forcer… Juste à enclencher le bouton, mettre fin aux choses qui ne me conviennent plus, acceptant de passer à autre chose et de donner un autre ton à la vie. Non sans douleurs…

Pour celles et ceux qui me suivent et qui suivent l’histoire de #thestormiscoming depuis sa création en 2018, différentes étapes auront pu être observées… Il y a tout d’abord eu cette envie, peut-être un peu précipitée  de pouvoir enfin avoir un blog ! Il y avait eu cette « interdiction » lorsque je me suis installé au Luxembourg,  de pouvoir développer l’idée de blog que je dessinais depuis un moment, au risque de perdre mon job si je persistais. Alors, une fois patron de ma propre entreprise, plus d’interdiction oblige, j’ai foncé tête baissée, sans trop savoir finalement ce que j’avais envie de faire. L’année suivante, très peu productive, j’étais paumé et pour la peine pas très productif. Finalement, en 2019, très peu d’articles auront été publiés sur ces pages. Puis, vient le déclic, quelques jours avant les premières heures de 2020, où je m’étais imposé ce challenge  de réellement m’occuper du blog, avec un rythme de publication d’un article tous les trois jours, avec une constante, combattant le vide, le syndrome de la page blanche et ce spleen qui me sied tant, mais qui me fait si mal. Finalement, l’ivresse de l’ennui qu’aura été 2020 dans son enfermement obligatoire, m’aura amené à vous écrire au rythme d’un article tous les deux jours… Le rythme de croisière était trouvé, les idées présentes et les partenariats installés.

Au fil des mots, de mes humeurs et de nos rencontres, certains d’entre vous ont trouvé un écho, se reconnaissant dans mes propres maux… Au gré de mes envies, de mes humeurs, de mes coups de gueule, de mes coups de foudre, j’ai modelé ce blog en faisant une sorte d’horcruxe, une continuité de mon âme, de mon essence, de ce que je suis au plus profond et que je ne sais pas toujours montrer dans la vie réelle. Je me suis fixé mes propres règles : ne parler uniquement que de ce dont j’avais envie, refusant les accords de principe ou le politiquement correct. Ne prévoir que l’authentique, laissant finalement le travail de noircir le tableau aux réseaux sociaux qui n’ont pas besoin de moi pour semer l’ombre et le chaos. Ou encore accepter de m’exposer un peu plus, au risque de me blesser ou de permettre de déceler mes fragilités, mes imperfections et ma vulnérabilité. Avec le temps, j’ai commencé à semer mes battements de cœur à travers les pages de ce blog, partageant avec vous mes découvertes, mes surprises, mes déceptions, les choses enfouies en moi qui peu à peu s’éveillaient à nouveau… Et cela, vous l’avez pris comme un cadeau, mettant les mots, plaçant la parole dans vos retours auxquels je n’étais parfois pas prêt et auxquels je refuse de m’habituer, par peur  de perdre la magie de ces instants qui sont devenus mon moteur, aujourd’hui. Il aura fallu cela aussi, pour que j’accepte de me dévoiler un peu plus, de me montrer, d’accepter de lever le voile sur mon image que je déteste parfois tant.

Jusque là, le fait de rester en retrait, caché dans l’ombre, me permettait non seulement un certain confort, mais aussi de protéger ce que je suis, préserver mon essence. Caché dans l’ombre, on ne pouvait qu’apercevoir ce que je voulais bien montrer de moi… Laissant tantôt deviner, tantôt imaginer; la libre interprétation étant propre à chacun d’entre nous. Déverser ses mots, c’est accepter de s’en déposséder… C’est laisser à l’autre la possibilité d’interpréter à sa façon, avec son propre vécu, ses propres images et son propre regard. Et si l’exercice ne se révélait pas toujours des plus simples, la pénombre facilitait l’opération, le néant du silence noyant les incertitudes. C’était sans compter sur votre curiosité parfois tendance, de plus en plus exprimée dans vos retours. Il aura  donc du, pour répondre à la magie, accepter d’en donner un peu plus, de me dévoiler et de trouver cette alchimie entre ce que vous attendez et ce dont j’étais capable. J’aurai donc appris à apprivoiser mon image, à me montrer, tout en retrouvant vite l’ombre pour m’y réfugier, tel un insecte qui aurait volé trop proche du soleil.

Aujourd’hui, #thestormiscoming aurait fêté ses trois années d’existence, si seulement l’on ne nous imposait pas toutes ces règles qui m’irritent et l’empêchent de briller. Trois ans d’existence, dont deux à se chercher finalement et sans doute une à tout donner. Beaucoup plus que ce que je n’aurais pu le croire, a priori… Le blog étant une continuité de ce que je suis au plus profond de moi, est amené à continuer à évoluer, mais aussi à changer. En effet, pour celles et ceux qui me connaissent, quelques bouleversements, et pas des moindres, s’opèrent depuis quelques semaines, tout autour de moi. L’enfermement ayant eu son petit effet sur moi, au même titre que sur chacun d’entre nous, certaines envies se sont fait sentir, puis installées dans mon quotidien. Aller vers une vie encore plus authentique, fuir l’idée du toxique, retrouver la quiétude, me nourrir à nouveau et ainsi me libérer des dernières entraves m’empêchant d’être qui je suis réellement et de faire ce dont j’ai réellement envie. Ainsi, une fois né de nouveau de mes cendres, la douleur disparaissant peu à peu, je vais opérer quelques modifications, non pas sur la forme, mais sur le fond de #thestormiscoming… Pas de changements brutaux, pas de grands bouleversements, mais simplement me montrer un peu plus encore et vous parler directement, y compris de moi et de ce que je suis. Le blog restera donc inchangé à l’avenir… Il continuera d’exister comme il a existé cette dernière année, distribuant les battements de cœur. Il évoluera sans doute, et continuera à s’adapter à l’air du temps et à grandir tel un enfant qui apprend à marcher et à s’exprimer. Le compte Instagram @thestormiscoming_lux, lui, se verra modifié dans ce qu’il donne. J’apparaitrai et m’exprimerai beaucoup plus souvent en story, vous parlant directement, comme je le fais dans mes articles, mais avec une promiscuité beaucoup plus humaine, intense et vraie.

Depuis la nuit des temps je ne cesse de mourir pour pouvoir mieux renaître… Tantôt le fruit d’une chute, tantôt au détour de l’ennui. Ces derniers jours, installé dans mon nouveau petit paradis, j’ai eu besoin de me fondre dans le silence pour pouvoir modeler à nouveau mon essence, redéfinir mes priorités et choisir de changer, acceptant de tourner certaines pages et de passer à autre chose. Si je pose un premier pied à terre au moment où j’écris ces mots, je sais que je suis loin d’être fort et stable… Les plaies doivent encore guérir, les cicatrices se former et s’apaiser. Il me faudra me renourir d’autres choses, beaucoup plus belles, vraies et sereines… Savoir ne pas replonger dans l’inutile lumière qui n’en est que dans l’image. Mais les yeux sont ouverts et posés sur l’horizon… C’est déjà un bon début !

Scylla…