Vibrer un peu plus fort…
Je ne sais pas vraiment pourquoi je pose ces mots-là… Au moment de les déverser sur mon écran d’ordinateur, je me rends compte qu’ils n’intéresseront sans doute personne. Est-ce les conséquences d’un enfermement prolongé, une étape franchie dans la question de l’âge ou tout simplement les ailes que l’on peut déployer lorsqu’on est en meilleure osmose avec soi, quoi qu’il en soit, je me rend compte que je change… Un peu comme si les vibrations de mon cœur se faisaient un peu plus fortes à chaque jour qui passe.
De l’encre, j’en ai déversé à travers les pages de ce blog… J’ai souvent usé des maux, détourné les mots, pour exprimer ce qui se passait tout au fond de moi. Sans pudeur, je n’ai pas peur de l’écrire, il y a eu pendant longtemps, très très longtemps, une colère, une rage, une envie de crier, profondément ancrées dans mon ADN. Un peu comme si tout devenait prétexte à faire la révolte, menant une révolution contre le monde, contre la société, contre l’autre… Contre moi, sans parfois m’en rendre compte. #thestormicoming a toujours été, à partir du moment où je l’ai détourné de son utilité première, un parfait reflet de ce que je suis… Criant tout à l’heure mes peurs, mes angoisses, parfois dissimulées au beau milieu de ce regard que j’essaie de diriger vers la lumière, l’ombre m’ayant trop souvent avalé. Je prenais les armes, menais mes guerres dans le but de les gagner pour petit à petit m’abîmer d’être moi-même.
On a beau vouloir être, nous ne sommes bien souvent, malgré nous, que le parfait reflet de notre société… Si j’étais en prison, et j’y étais, c’était finalement dans la peau d’un autre. Avec le recul, je me rends compte que tout ce que les cieux après lesquels j’avais la prétention de courir n’était pas ceux vers lesquels mon cœur a tendance à lever les yeux. Qui suis-je finalement, si ce n’est une étincelle dans la multitude de l’univers ? Les rêves de gloire, le fait de marquer le temps de notre empreinte, de donner le ton… A quoi tout cela nous amène-t-il en bout de chemin ? Si ce n’est à en vouloir toujours un peu plus pour ensuite nous laisser emporter par le courant et nous fondre dans la masse de l’ennui ?! Ces dernières semaines, je me suis assis et j’ai beaucoup réfléchi… Ce qui semblait n’avoir plus d’incidence qu’une simple question a, en fait, ouvert mes yeux sur un tourbillon dans lequel je m’étais déjà pleinement immergé. Car à mieux y regarder, ma vie semblait avoir beaucoup changé… Si au départ j’ai prêté ce changement à mon nouveau cadre de vie, il n’en découle pas moins que ceux-ci se faisaient légion. Mes valises posées au beau milieu de la nature plus que vivante, j’ai tout d’abord commencé à écouter le bruit du silence. Ça parait plus bête à lire qu’à écrire, mais on ne prête jamais assez d’importance à ce que ce silence a à nous dire et cela tout d’abord sur nous ! Ainsi, j’ai touché le sol de mes pieds nus, je me suis assis et j’ai écouté. J’ai commencé par entendre le chant des oiseaux… Le bruit des insectes, des arbres, de la forêt… Au beau milieu de cette mélodie si douce, j’ai entendu un petit garçon pleurer, parfois crier… Et je me suis rendu compte que toute cette colère que je pouvais avoir en moi, que je ne contrôlais absolument pas et qui avait cette faculté de pouvoir détruire les univers. Un jour, j’ai décidé d’accepter de le laisser partir.
Peu à peu libéré d’un poids, j’ai commencé à délester le monde… Mon monde, de ces poids si lourds qui m’empêchaient d’avancer là où je voulais aller. Se détacher de l’encombrant et du délétère… Notamment de ces gens que je pouvais parfois penser être amis, alors que… J’ai laissé toutes ces choses qui n’avaient pas d’essence, pas vraiment d’âme, pour qu’elles s’éloignent de moi et aillent noircir un autre tableau. Chose étrange, sur le moment, j’ai ressenti l’impression que laisser les choses sombres s’éloigner permettait à la lumière de mieux entrer. Bien entendu, tout cela n’était pas sans douleur, on n’accepte pas si facilement de se séparer de choses qui nous ont été si importantes… Ou du moins était-ce sans doute là l’impression qu’elles nous donnaient à tort. A l’époque, ce à quoi nous donnions le nom d’empire, avec le recul ne semble au loin n’être qu’un épais nuage rempli de haine et de violence, aussi noires que le néant. La gourmandise n’est absolument jamais rassasiée et ne fait que décupler cette envie en nous que d’avoir plus. Alors qu’au final, le bonheur, lui, est ailleurs… Et que lorsqu’on pense l’avoir touché du bout des doigts, on se rend compte que cette noirceur n’est qu’à l’extrême opposé de l’endroit où nous voulons aller.
Il y a quelques jours, une simple personne que je connais depuis maintenant quelques années, personne à laquelle je n’avais peut-être pas vraiment prêté de réelle importance, a exprimé l’idée de me voir « vibrer plus intensément » ces derniers temps. Si au départ cette phrase m’a fait sourire, elle a surtout eu pour effet de placer les mots dont je ne trouvais pas la justesse. Me rendant compte qu’en effet, #thestormiscoming était au ressenti, le parfait reflet de mon moi intérieur… S’il y a quelques mois, notamment durant cette période triste et sombre des confinements, les articles coups de gueule ont pu se multiplier, ils se sont depuis quelques semaines, transformés en articles aux sujets plus vrais, plus beaux, plus clean.Et que cette nouvelle empreinte correspond parfaitement à cette vie que je veux vivre, plus belle, plus saine, plus pure.
On a beau vouloir être réellement une plus belle version de nous chaque jour qui passe, dans notre propre bulle, cela peut sembler facile. C’est lorsque nous devons sortir de celle-ci pour affronter le reste du monde que nous prenons conscience de la vraie difficulté de l’exercice. Souvent j’ai cette image, lorsque je monte dans ma voiture, laissant ma bulle derrière moi, que de partir dans une barque sur les eaux du Styx… Prêt à croiser les monstres nés de cette ultra-violence dans laquelle notre société baigne et dont elle se nourrit depuis beaucoup trop longtemps. Et s’il m’arrive de poser le pied au sol, croisant d’autres âmes, échangeant avec ce que je suis aujourd’hui, j’ai bien souvent cette triste impression d’être redevenu un extra-terrestre aux yeux de ce monde duquel je me suis éloigné depuis bien trop longtemps.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je pose ces mots-là… Au moment de les déverser sur mon écran d’ordinateur, je me rend compte qu’il n’intéresseront sans doute personne. On me dira sans doute trop impudique, peut-être un peu fou. Mais finalement peu importe ce que l’on pourra dire ou penser, ma vie a depuis un moment emprunté un nouveau chemin qui me comble de lumière et de bonheur. J’ai accepté de laisser partir des gens, pour en laisser entrer d’autres dans ma vie, des gens qui eux aussi connaissent l’idée de la quiétude. Au moment d’écrire cette conclusion, je me dis que je dois sans doute être heureux… Même si c’est là quelque chose qui se situe loin du monde et de ses codes qui ne me conviennent plus. Tout cela est bien beau finalement. Je vibre… Je continue de construire ma vie avec ces vibrations, dont vous serez sans doute de plus en plus témoins. Mais je crois au plus profond de moi, j’en suis même persuadé, que lorsque l’on se sent bien, lorsqu’on est heureux, on ne peut construire que quelque chose de plus beau ! Je dédie ces quelques mots à ces belles personnes qui rayonnent aujourd’hui à mes cotés. <3